XVIéme Karmapa
http://www.babelio.com/livres/Milarepa-Chants-extraordinaires-tome-1/702232
http://www.babelio.com/livres/Milarepa-Chants-extraordinaires--Tome-2-Trente-sept-extrai/702821
http://www.babelio.com/livres/Thrangou-La-vie-merveilleuse-de-Rechoungpa/296112
Prise de vœux de boddhisatva, Shamarpa et "Tashi" l'excellent et dévoué traducteur... (D.K.L. août 1985).
Sachez que les bodhisattvas peuvent se manifester comme Occidentaux ou comme Orientaux, avec une peau claire ou foncée, en Chrétiens, Juifs ou Musulmans..., sous quelque aspect que ce soit. De nos jours, beaucoup de gens dits religieux ont l'esprit étroit. Ils n'iraient pas chercher un guide spirituel chez un enseignant dont la race, le sexe, la couleur de peau ou la nationalité différeraient des leurs. Lorsqu'ils s'alignent sur un gourou particulier, ils deviennent partiaux, assimilant tous les autres gourous et leurs adeptes au démon. J'appelle cela du « gourouisme ». C'est une faute. C'est prendre refuge dans la dualité. Ce n'est pas la façon bouddhique de prendre refuge.
Bien sûr, il arrive que de prétendus gourous claironnent qu'ils sont les meilleurs, les seuls vrais gourous dans le monde, et leurs disciples forcément le croient. Dans ce cas, au lieu qu'elle soit un véhicule de libération, la religion qu'ils enseignent étouffe leurs adeptes qui se rétrécissent de plus en plus et deviennent fanatiques. Il vaut mieux être non-religieux que de finir ainsi. Au moins, les non-religieux n'en arrivent pas à ces extrémités. Il leur suffit d'être humain.
p. 53
« Le pouvoir de purification du Tantra » Lama Thoubten Yéshé - éditions Vajra Yogini © 1999
https://www.babelio.com/livres/Thubten-Le-Pouvoir-de-purification-du-Tantra/1293142
Rituel de Karmapatchi (Côte de Jör - mi-août 1986)
[nous sommes présent sur la photo derrière le Shamarpa]
http://nyingpo-yeshe.blogspot.fr/
Le gros vilain ! Il a menti à toute la congrégation, cette congrégation habitée par l’esprit de l’humilité même, personne n’y voyait rien, tellement qu’il était habile... et ce depuis plus de deux décennies !
Il est vrai que dans le domaine de la dissimulation, de la tromperie, des intrigues, du mensonge et de la spoliation, de l’aveuglement, cette congrégation n’a rien à apprendre de personne ! En fait c’est le règne de l’état d’appropriation, du rejet de l’expérience de la “quiddité”, et du confusionnel dissimulé sous un vernis “d’authenticité” illusoire.
Cela nous remémore la lamentable succession de Chögyam Trungpa dans les années 1988 aux U.S.A., par le régent Osel Tendzin (Thomas Rich) qui lui aussi avait fini par s’identifier aux “divinités” de méditation... n’ayant strictement rien assimilé dans le domaine de la vacuité et du lâcher-prise de la résorption dans la dynamique de l’orientation vers le bien des êtres... des échecs cinglants de personnes ayant complètement perdu le sens commun, dans des communautés à la dérive d’idolâtrie et sectarisme très marqué, pour faire simple.
Mais, allez va, avec toute la compassion "ouverte" (à qui et à quoi exactement ? Il semble que ce soit plutôt une vile complaisance) des “drouplalas” et autres "lamas", bonne continuation à ce cher môsieur... et sans rancune aucune... hein, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible...
Sortie de "retraite" à Dhagpo de 2004
Il continu d'ailleurs d'être cité en référence comme « Lama tout à fait respectable » sur certains site...
« Manuel de l'anti-sagesse : Traité de l'échec sur la voie spirituelle »
https://www.babelio.com/livres/Farcet-Manuel-de-lanti-sagesse--Traite-de-lechec-sur-l/241359/critiques/3354234
Gilles Farcet - éditions de poche : © Éd. du Relié 2005
News ... juin 2021 ...
En outre :
Qu'importe finalement les agissements de ces individus, ils aurons toujours une “une certaine valeur utile” à l'organisation de D.K.L. donc leur place, alors que toutes "personnes étrangères" à cette « organisation », n'aurons elles aucune “ valeur” et ce à aucun titre que ce soit, sauf les V.I.P. et autres "jimpa" bien évidemment ! Nous devons donc bien convenir que nous sommes là devant une dynamique ayant les caractéristique objectives d'un mouvement au fonctionnement tout à fait sectaire, n'ayant plus grand chose à voir avec une spiritualité vivante digne de ce nom, c'est du moins le point de vue de notre longue expérience de la chose en notre pays... !
https://www.facebook.com/hridayartha/posts/1910511079108822
Des membres de la communauté bouddhiste de Saint-Léon-sur-Vézère ont compilé des témoignages d’agressions sexuelles et de viol. L’homme accusé fait l’objet d’une enquête judiciaire
C’est l’un des sites du bouddhisme tibétain les plus importants au monde. Dhagpo, siège européen de la tradition tibétaine Kagyupa installé à Saint-Léon-sur-Vézère (Dordogne), est au cœur d’une affaire judiciaire. La justice a ouvert une enquête, le 21 mai, concernant un des lamas les plus célèbres de ce courant. Il est visé par des accusations de viol et d’agressions sexuelles, faits qui auraient été commis sur place.
Une information confirmée par le parquet de Périgueux : « L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Sarlat », précise Solène Belaouar, procureure...
2021 03 09_COLA_Comité exécutif_Lettre.pdf
BOUDDHISME, LA LOI DU SILENCE
Témoignage
JUSTINE(1)
« En 2014, j'ai porté plainte contre mon ancien maître spirituel, pour des viols subis entre 2004 et 2007 dans un centre bouddhiste en Auvergne. À ce jour, nous sommes deux à avoir porté plainte contre lui, et nous sommes épaulées par d'autres femmes qui se sont constituées parties civiles — en ce qui les concerne, les faits sont prescrits. Sur une vingtaine d'années, notre ancien lama a abusé de femmes l'une après l'autre ; quand une femme quittait la communauté, il fallait la remplacer. La victime la plus ancienne décrit l'emprise qu'il a eue sur elle avec une précision chirurgicale ; la façon dont il l'a éloignée des autres, et dont il a saboté ses ambitions de devenir elle-même une …
----
(1). Nous avons changé le prénom.
145
… enseignante de méditation. Elle raconte qu'il lui a sauté dessus et qu'il l'a violée. Pour moi, les choses se sont passées de manière plus pernicieuse, sans violence physique, mais dans une contrainte morale et une pression psychologique constantes.
Je crois qu'il se pensait sincèrement omnipotent, qu'il était convaincu d'avoir atteint un degré de réalisation spirituelle très élevé. C'est ce qu'il a voulu croire à la mort de son maître tibétain, se désignant comme successeur incontestable. Il a alors commencé à enseigner seul, et de plus en plus de disciples se reportaient sur lui. Des gens savaient qu'il avait des relations sexuelles, ce qui entrait en contradiction directe avec ses vœux de moine. Mais personne ne disait rien. De son vivant, son propre maître tibétain n'y avait apparemment rien trouvé à redire.
Il était doté de beaucoup de charisme et d'un vrai talent d'enseignant, il recevait beaucoup d'offrandes. Ses moyens lui permettaient d'avoir une vie à l'extérieur du monastère et il s'est même vu offrir un hébergement gracieux dans un petit stu-dio qu'une de ses disciples avait construit à son intention. Cet endroit est en quelque sorte devenu sa garçonnière, sans qu'aucune autorité ne s'en inquiète. Il s'est installé dans une double vie.
D'un côté, il était un enseignant respecté du bouddhisme tibétain. De l'autre, il recevait dans ...
p. 146
TÉMOIGNAGE
… son studio des femmes avec lesquelles il entretenait des relations non consenties pour la plupart, au mépris des principes éthiques les plus élémentaires.
En ce qui me concerne, l'approche a été progressive. Il a commencé par allonger le temps des entretiens réguliers que nous avions. Un jour il m'a proposé un massage, faisant valoir que je portais trop de choses sur mes épaules. Une fois que j'avais accepté un rapprochement de cette nature, dans le contexte de cette relation déséquilibrée entre un enseignant-guide et une apprentie blessée par la vie, il devenait très difficile de faire marche arrière.
Le jour où il m'a embrassée, j'ai eu un instant de lucidité, je me suis dit : « C'est n'importe quoi. » J'ai dit : « Tu as des vœux, et ce n'est pas ce que je souhaite. » Il m'a répondu : « Si tu as la vision pure, tout est pur. » Je n'avais pas les ressources pour résister. Je voulais que ça se finisse. Je n'avais pas d'autre choix et un viol s'en est suivi. Ça a été très difficile à expliquer aux enquêteurs de police.
Quand je suis arrivée dans ce centre bouddhiste, j'attendais de l'aide et du soutien et je me suis adressée à celui qui semblait le plus respectable. Mais le piège s'est refermé sur moi. À l'époque, je n'avais pas encore fait de travail psychologique concernant un lourd passé d'abus sexuels et de viols. Je n'ai pas su m'opposer. Le maître disait que pour ...
p. 147
… guérir, pour me débarrasser de ce traumatisme, il fallait que je vive une relation de nature amoureuse comme celle qu'il me proposait. Il a juste omis de me demander si j'étais d'accord, il présentait ça sous la forme d'un service qu'il me rendait.
Il était très difficile pour moi de m'adresser aux autorités spirituelles du lieu, craignant qu'on ne me croie pas et d'être renvoyée sans ménagement. Le Karmapa(1) auquel je m'étais confiée en 2006 m'a confirmé que ce que je vivais n'était pas de nature spirituelle et qu'il fallait que j'y mette un terme puisque cela ne rendait personne heureux. Lui-même n'est pas intervenu de manière directe pour que cela cesse. Personne n'a jamais fait de démarche ouverte vis-à-vis du maître pour qu'il arrête ses déviances.
Quinze ans plus tard, une autre affaire, concernant un autre lama, a éclaté dans un centre bouddhiste en Dordogne, affilié à celui où j'ai moi-même été agressée. Six personnes ont dénoncé des viols et agressions sexuelles, certaines étaient mineures au moment des faits. La position de l'institution reste la même qu'à l'époque où j'ai été moi-même agressée : renvoyer les victimes à …
-----
(1). Le Karmapa est le chef de l'école Karma-kagyu, l'un des grands courants du bouddhisme tibétain. Il s'agit d'un titre qui se transmet de réincarnation en réincarnation, voir lexique.
p. 148
… leur responsabilité de saisir la justice, sans prendre aucun positionnement clair de condamnation et d'accompagnement. Cette situation m'a indignée et j'ai écrit une lettre à la communauté. Je voulais que les responsables du centre prennent enfin leurs responsabilités. « Il est stupéfiant de constater qu'après toutes ces années, cette institution tente d'appliquer le même remède aux mêmes problèmes, à savoir le déni », ai-je écrit.
À chaque fois, les victimes qui témoignent tentent de faire entendre leurs situations de souffrance, et d'alerter sur des comportements dysfonctionnels préjudiciables. Une telle démarche est douloureuse mais souvent motivée par la nécessité de retrouver de la clarté et de la cohérence entre les mots des enseignements (l'éthique, la bienveillance) et une situation avec un enseignant vécue comme une manipulation, une agression, une trahison, sous le sceau du secret et d'un déni institutionnel répété.
À ce jour, l'ancien maître spirituel de Justine est mis en accusation de viol devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme. Elle attend que soit fixée la date du procès(1).
----
(1). Le maître spirituel de Justine conteste les faits. Pour l'heure, il est présumé innocent.
p. 149
---------------
« Bouddhisme, la loi du silence » éd. J.C. Lattès © 2022
https://www.babelio.com/livres/Emery-Bouddhisme-la-loi-du-silence/1450999/critiques/3307137
« MANUEL DE LA TRANSPARUTION IMMÉDIATE »
LES QUALITÉS DU DISCIPLE
L'essence du cœur et permets-lui de la propager*.
Pieux, doué de discernement, de compassion et de générosité,
Stable, courageux dans sa pratique, [gardant le] samaya et bien versé dans l'Écriture,
D'esprit ouvert, capable de garder un secret, d'une intelligence aiguë,
Point hypocrite, percevant [les choses] purement, ayant confiance en [son] maître,
N'ayant guère de vues erronées, [mais] très ferme et courageux,
Obéissant aux ordres du maître, dégoûté [du samsàra], doté de la pensée de l'Éveil : S'il se trouve un tel disciple, tu lui confieras ce Dharma*.
Si les instructions n'étaient pas conférées à un tel disciple supérieur, le profond trésor de l'esprit deviendrait inutile ; la continuité de la transmission textuelle et de la transmission de l'enseignement oral ayant sombré, cela contrarierait les divinités et les dâkini. On tomberait dans la faute de délaisser le bien des migrants ; cela occasionnerait donc des fautes, telles que déchoir dans le Petit Véhicules.
Selon le [texte] précédent :
Si l'on n'enseigne point à celui-là [le rDzogs chen], quoiqu'on le lui eusse pu conférer,
Le précieux trésor du Dharma sombrera, hélas !
Si on ne l'enseigne pas quand le moment est venu,
Il y aura des imperfections, dont une déchéance à l'égard du Mahâyâna, du fait de la chute [qui consiste à] détruire ce qui est utile aux migrants, hélas !
Si l'on n'est pas au nombre de ceux [qui sont doués] de ces qualités, et que l'on possède les défauts qui leur sont opposés, alors on est appelé un mauvais réceptacle.
Selon la Sphère de clarté :
Le disciple qui n'est pas un réceptacle convenable
Manque de discernement, [mais il est] hypocrite et impudent ;
Beau parleur, [il est] avare et fallacieux ;
Il contrevient aux commandements du maître, et il cherche querelle à ceux qui sont bons [envers lui].
Ne voyant pas les qualités, il imagine des défauts;
Vile est son ascendance ainsi que son tempérament ;
Ingrat, plein de jactance,
Inconstant dans l'observance des vœux et samaya,
Le disciple mal examiné est pour le maître un ennemi.
N'exposez donc pas les préceptes qui font mûrir et libèrent à de tels disciples défectueux.
Selon le [texte] précédent :
À des individus qui ne pratiquent pas,
Il ne faut ni [conférer] la consécration de la grande complétude,
Ni enseigner les préceptes absolus :
En particulier, parmi ces réceptacles impropres, ne donnez pas les préceptes à ceux qui, ne les pratiquant pas, ne se soucient que des buts de cette vie, [à des êtres] de concupiscence, qui se complaisent dans l'accumulation des livres.
---
* C'est-à-dire de l'enseigner à son tour, quand le moment sera venu.
**. Chos bka' gtad : implique non seulement que l'enseignement est donné par le maître à son disciple, mais qu'il le lui lègue entièrement, qu'il lui en impartit la charge, au moins après sa propre mort.
p. 56-57
https://www.babelio.com/livres/Arguillere-Manuel-de-la-transparution-immediate/1060283
AU BONHEUR DES PERVERTIS
La passion qui nous emporte.
Ceux qui désirent mourir pour faire triompher leurs idées meurent en extase. Une telle décision émotionnelle correspond à l'amour-passion où un sujet normal, emporté par ses affects, est prêt à tout sacrifier, lui et les autres, pour réaliser son désir. La tornade affective est tellement violente que le sujet embarqué ne perçoit plus d'autres mondes que le sien. Quand on est emporté par un torrent, il n'est plus temps de penser, la violence du contexte est telle qu'on ne répond qu'à l'immédiat. Notre monde intime est rempli par la perception de tourbillons, trous d'eau, chutes, troncs d'arbre et rochers contre lesquels la puissance du courant nous projette.
On retrouve la même passion qui nous emporte et nous isole au cours de la lune de miel avec une secte quand la nouvelle recrue, inondée de bonheur, adore les théories absurdes. Toute raison ferait tomber l'extase, toute remarque priverait le novice de son objet d'amour. En semant le doute dans l'esprit du passionné, vous abîmez son bonheur, vous diminuez son courage, vous réintroduisez dans sa vie l'angoisse et l'insipide quotidien dont sa passion venait de triompher. Vous, le raisonneur, vous devenez son ennemi, au même titre qu'un ami blesse l'amoureux quand il lui fait remarquer un petit défaut de celle qui enchante son âme. Ce phénomène de passion crée une plénitude narcissique, un moment de grandiosité affective dépourvue d'altérité. C'est une manière d'être au monde, ce n'est pas une pathologie. Dans une telle intensité extatique, toute nuance prend un goût d'eau tiède, tout questionneur fait l'effet d'un rabat-joie. La différence n'est plus perçue ni pensée puisque le passionné est emballé par son seul monde.
p. 102 et 103
http://www.babelio.com/livres/Cyrulnik-Autobiographie-dun-epouvantail/232488
« Autobiographie d'un épouvantail », Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob © 2008
http://www.babelio.com/livres/Vincent-La-chair-et-le-diable/160971
http://jmaes.free.fr/ligneekagyu/lignee_yeshe3.htm
http://www.babelio.com/livres/Onfray-Le-reel-na-pas-eu-lieu/594238
« Si vous laissez quoi que ce soit à moitié fini, alors vous vous divisez vous-même, vous vous chargez vous-même d'un fardeau de quelque chose d'autre.
[...]
Ce qui compte n'est pas “ce qui est arrivé”, mais pourquoi c'est arrivé ? » D'abord, bien sûr, vous acceptez ce qui est arrivé. Et alors, vous le rendez vôtre. Le conflit, alors, disparaît. « Ceci est-il arrivé ? Oui, c'est arrivé. Est-ce la situation ? Oui, c'est la situation. Très bien ». Si vous n'avez pas à vous en occuper, alors, ce n'est pas la peine d'agir. Mais si vous devez vous en occuper alors, bien sûr, vous devez vous poser la question : « Pourquoi est-ce arrivé ? Et quelle est la caractéristique de ce qui est arrivé ? Quelle est sa cause ? » Trouvez-la. Après l'avoir trouvée, alors, agissez. »
p. 497 - « L’Expérience de l’Unité » - Swàmi Prajnànpad
Éditions L’Originel © 1986
— 1987, janvier où d'ordinaire D.K.L. ferme ses portes pour faire leur "petite popote" entre eux exclusivement ... c'est une période peu propice au "clientélisme" ... Son "ghetto" c'est refermé sur Lama Guendune et L. Jigmé-La en janvier 1887, excluant dans l'arbitraire ce qui avait été demandé par le Shamarpa, c'est ce qui s'appelle "faire main basse" comme des escrocs, des voyous, se métamorphosant ainsi en une secte honteuse, exécrable, voire de fanatisme "assassin" spirituellement parlant et malfaisante, pour tout dire « immonde » au sens étymologie du latin classique immundus, litt. « hors du monde » et ce pour au moins deux décennies jusqu'au scandales avéré ...
(note du 24/01/21) le trio de la félonie perfide à Shamarpa et de la Lignée Kamtsang-Kagyu "de facto" ; les deux comparses Puntsok et Yéshé Nyingpo [objet l'un et l'autre d'une procédure judiciaire en 2023] ; le vieux Lama et ses "baltringues" calamiteux ... ! à sa décharge et pour être honnête, il ne voulait pas de cette responsabilité que lui a donné le XVIme Karmapa en son temps, et Dilgo Khyentsé a du renchérir pour obtenir de lui son acceptation, il ne voulait pas venir en occident, il a obéi aux injonctions de l'Ordre religieux, ceci peut expliquer certaines choses, quoi qu'il en soit c'est une faillite Spirituelle très dommageable pour tout le monde, voilà la nature de « l'héritage de Lignée » en question, pas quoi de pavoiser, non, vraiment pas !!
Janvier 2024 :
Jean-Louis Blanchet, alias « Lama Yeshé Nyingpo » a été condamné par la cour criminelle de Riom à 5 ans de prison dont 3 avec sursis . Il était accusé de viols par deux anciennes disciples de la communauté bouddhiste du Bost, située à Biollet, en Auvergne, dont il était le guide spirituel.
A 71 ans, 20 ans après les faits qui lui étaient reprochés, l’ex haut dignitaire religieux comparaissait libre devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme, ces 14 et 15 décembre. Mains croisées sur les genoux, tête penchée, l’homme cultive une allure plus que modeste. Et nie les faits. La salle est comble. Et pour cause : c’est la première fois que la communauté du plus grand monastère bouddhiste d’Europe est mise en cause dans ce genre d’affaires. Le septuagénaire est accusé d’avoir fait vivre un enfer à deux jeunes stagiaires en leur imposant des relations sexuelles répétées. « Sans violence physique » a fait ressortir l’instruction, « mais en usant de manipulations et de son influence pour soumettre ses victimes ». Dépeint comme autoritaire et colérique, l’orateur charismatique aurait constitué autour de lui un cercle fermé de fidèles et de « groupies ». L’ex-figure du bouddhisme tibétain a toujours réfuté toute emprise et affirmé que les deux jeunes femmes « étaient en demande » parlant même de « quasi-supplication ». Il a été révoqué par ses pairs en 2008 pour avoir transgressé ses vœux monastiques. Mais là, il n’est plus seulement question d’avoir bafoué ses engagements de chasteté. Pour le juge, « le maître et les deux disciples n’étaient pas sur le même pied d’égalité » soulignant le « profil fragile et vulnérable » des deux jeunes femmes à l’époque. Jean-Louis Blanchet a été condamné à 5 ans d’emprisonnement dont 3 avec sursis.
... pour l'autre hélas la « prescription » des faits a été prononcés ... !
... ceci dit voilà à qui et à quoi nous avons eu à faire dans les années en question entre 1984 et 1989, lors de notre dernier passage à Dhagpo Kagyu Ling en été 89 ... l'important donc c'est la “pérennité” de l’institution et sauver ce qui peu l'être, et l'on peu comprendre jusqu'à un certain point, mais “quid” des existences plus moins meurtries voire dévastées pour certaines ... !? « Karma-vipaka » (ou “l’action et son résultat”) abusivement invoqué (voir ce que nous en disent Arnaud Desjardins et Véronique Loiseleur, dans « La voie et ses pièges », pages 97, 98, Éditions La Table Ronde © 1992, un peu plus loin dans cet article), a déjà eu ses retours, et ce n'est pas fini ! Car tant qu'il ne sera pas reconnu “un état des lieux” désastreux de cette sombre époque avec des “responsables” aux décisions iniques et aux préjudices dont on ne peut pas vraiment évaluer l'étendue des conséquences (pour ce qui nous concerne si, bien évidemment !) il sera improbable de résorber l'aspect toxique du lieu, le factuel doit être assumé, et les “autorités” faire le nécessaire pour envisager un devenir où pourra être mis “au passé” ces égarements structurels immondes ... ! En tout état de cause c'est une faillite spirituelle à proprement parler de l'ensemble de l'organisationnel temporel en nos contrées que ne compensera certainement pas l'ostentatoire “réussite” d’édifices de religiosité ! ...
« inscrire le “Dharma” au patrimoine français... » !?
— nous n’avons jamais pris d’engagements à ce sujet avec ce “dharma lamaïque” particulier à la française … un “dharma” plus orienté vers une forme de cohésion sociale, qui reste de ce qui est de l’ordre du mondain ; mais un engagement en “moksa” ou la délivrance qui elle est à proprement parler le “Dharma”*, voie vraiment “spirituelle” . Seule la communauté qui prend moksa comme but final et s'organise autour pour satisfaire de manière appropriée doit être considérée comme une “communauté spirituelle” ou une communauté construite sur des fondements spirituels. Tout autre communauté est matérialiste et mondaine. Selon ce critère peut-on considérer la communauté de Dhagpo K.-L. actuelle comme spirituelle ? Peut être à certains égards, mais les “priorités” actuelles ne semblent plus orientés, (l’ont-elles jamais été ?) comme à son origine et son fondement et qui n’a jamais été capable de s'organiser convenablement autour de “moksa” et satisfaire de manière appropriée la société “civile” dans laquelle elle est, dont elle dépend et qui lui permet d’exister.
Ainsi “moksa” n’est plus qu’un fond de décor qui lui s’en justifie comme prétexte, à une religiosité ostentatoire plutôt malsaine au reste assez floue, voire très douteuse sous bien des aspects… ! L'on peut toujours recouvrir l'immonde de brocard ou de soie, demeure l'odeur entêté d'une matière qui a la particularité de toujours arriver à flotter !
-----
* “Dharma” (ce qui soutient une vie spirituelle...) : un enseignement de l'ordre juste des choses, son juste équilibre.
Ainsi donc, « Anne de Dordogne » non seulement confirme les faits, mais va bien plus loin en affirmant que Lama Gendune à sciemment et volontairement en accord avec le "sangha" de Dhagpo K.-L. de l'époque, mis à l'écart les personnes susceptibles et ayant droit au complément des transmissions du Mahamoudra du Shamarpa en été 1986. (voir la page de ce blog) :
C'est donc un acte de sédition ouvert et assumé dans la subversion, une spoliation et une escroquerie en fait, une tromperie qui sera lourde de conséquences ! Ainsi cet évènement majeur en Occident de la Lignée Kagyupa dénié et éludé n'a pu être porté dans sa légitimité par ses destinataires, et l'on voudrait nous faire accroire de l'intégrité et la "respectabilité" de cet endroit ! Nous en savons suffisamment par ailleurs sur cette période, pour y avoir été, et savoir qu'en fait le Taï-Situpa et le Shamarpa avaient l'un et l'autre à leur tour, tancé publiquement sérieusement tout ce "beau monde" dans sa dérive sectaire fanatique très prononcée, puisque nous y étions, nous autres, ce qui n'était certainement pas pas le cas de "Anne de Dordogne" (ancienne cuisinière des retraites du Bost en Auvergne). Tout ceci est ancien certes, mais dans le domaine du vajrayana le temps linéaire n'a pas de sens vraiment, et les conséquences et incidences délétères de ces faits ont déjà largement portés leurs fruits de pourrissement et il va en être ainsi encore longtemps tant que rien ne sera reconnu à ce sujet, donc « Ad vitam æternam » plus ou moins ... Car ici il s'agissait bien plus que d'une "confiscation", mais d'une opposition sournoise et une spoliation d'un bien Spirituel octroyé par le légitime maître de la lignée !
«...“les Envahisseurs” ou La cécité, un peu des deux sans doute ... ! » La proximité toxique ...? qu'en est-il des relations de personne à personne dans ces congrégations de "religiosisme"... la "pure vision" vraiment... ? à défaut d'éthique convenable ! ou plus simplement du business religieux dans le déni, de peu d'intérêt spirituel vraiment, voire dangereux pour sa propre intégrité?
The blind leading the blind (Pieter Bruegel the Elder)
LA CONTROVERSE DES JALOUX
Les mérites d'une foi aveugle, je les ai dispersés en offrandes.
Les mérites de ma propre foi, je les ai présentés à la divinité.
Les mérites des restes sacrificiels, je les ai dédiés aux esprits malins.
Je suis un yogi qui tourne la roue des offrandes.
Parce que je connais la nature irréelle
Des présents matériels,
Je suis le lieu où cultiver le don se révèle sage.
Ainsi dit-il.
Un enseignant reprit :
— Sans les acquis de l'instruction, l'homme ressemble à un manchot qui voudrait escalader les rochers, il lui sera impossible de gagner sa liberté. Sans l'expérience de la méditation, il ressemble à un aveugle qui voudrait regarder un temple, on dit qu'il ne percevra pas le but ultime. Pour produire les étapes d'une contemplation épanouie, il faut connaître la façon de méditer. Quelle petite visualisation pratiquez-vous donc ? Pour lui répondre, Milarépa chanta :
Quand je médite la création de la divinité tutélaire,
Dans son apparence in-substantielle,
Mon corps ressemble à l'arc-en-ciel(1).
Il n'y a plus de prise matérielle, le désir est épuisé.
Dans la vacuité, le bruit des mots
Semble l’écho rocheux des vallées désertes.
---
1. « Dans les tantras, l'adepte se visualise lui-même sous la forme de la divinité, s'assimile à elle [...]. Il faut comprendre que le corps de la divinité n'est autre que la clarté de l'esprit, sans aucune réalité matérielle, semblable à un arc-en-ciel dans l'espace ou à un reflet dans un miroir, visible bien que dénué de substance » (Khenpo Deunyeu).
p. 203
-------
« MILARÉPA », “Les cent mille chants”, Tome 2 (traduction de Marie-José Lamothe), éd. Fayard ©1989
En outre ces transmissions ne sont pas sans dangers pour l'équilibre psychique des personnes lorsque cela se passe pas bien, pour quelques raisons que ce soit d'ailleurs, et en l'occurence ici une obstruction volontaire de la part du "sangha" de Dhagpo K.-L. de ces années là et in fine la forfaiture du Lama responsable désigné en son temps par le XVIe Karmapa ainsi que Khyabjé Dilgo Khyentsé.
------------
https://www.facebook.com/hridayartha/posts/1782027648623833
Oui, effectivement un incendie le lundi 18 décembre 2000, vers 21h à détruit les "ateliers" de Dhagpo (un court-circuit* à l'arrière du bâtiment). La "mémoire" du centre y était là, des milliers de photos, témoins de la création de Dhagpo pour certaines numérisées, plus grave, les enregistrements filmés et sonores d’enseignements précieux, comme le Mahamoudra de l'été 1986, furent détruits ! C'était un endroit un peu excentré du centre, "lieu de rencontre, de passage" ouvert sur la vie quotidienne et humble ... Pertes irrémédiables sans doute, qu'est-ce que qu'un "centre spirituel" qui a perdu sa mémoire originelle, sa genèse ... ?
En outre Ananda Massoubre (alias tulkü Trinlay) fait bien de préciser qu'il n'était pas là, car si cela avait été le cas il aurait su que le Shamarpa avait transmis son propre "yoga-Racine" de Lignée à certain(e)s ni plus ni moins en été 1986, et que donc "repartir de zéro" à ce niveau là, aurait été de ne pas savoir du tout de quoi l'on parlait précisément ! L'on pourrait toujours nous soupçonner et nous opposer que nous ne faisions pas parti des "réceptacles", c'est possible, toute fois notre longue entrevue personnelle le 22 décembre 1987 à Dhagpo avec le Taï-Situpa ne laissait aucun doute à ce sujet quand à notre rattachement à la Lignée Kagyu-pa ... pour le reste le "grand zéro" semble être le fait plutôt du lieux en question actuellement ... le schisme consternant de la Lignée ayant rendu tout très confus, trouble, opaque ... hélas !
---
« L'empathie et la bonté sont donc court-circuités par des phénomènes d'appartenance à la même communauté. Cela explique pourquoi de nombreuses personnes "très convenables", toujours prêtes à aider leur prochain peuvent se transformer en monstres dès lors qu'ils se rassemblent sous la bannière d'un parti, d'une nation, d'une religion et nuire à ceux qu'ils désignent comme leur ennemi sans le moindre état d'âme. »
En fait le “tribalisme” (ou “esprit de chapelle”) qui fait partout ses ravages hélas, le Yéshé N. a tout bonnement rabaissé à son niveau, de "gourou de secte" misérable et minable, la lignée de Marpa !
http://lerefletdelalune.blogspot.fr/2016/03/empathie-et-altruisme.html
sur le “tribalisme”, ou “esprit de chapelle” :
http://www.babelio.com/livres/Krishnamurti-Dernier-journal/81337
l'initiation à Mahàmudrà et l'ouverture du Cœur.
Mahàmudrà, ou « Grand Symbole » est la dernière initiation du bouddhisme tibétain kagyupa au cours de laquelle le Maître présente au disciple la nature de son propre esprit et lui transmet le pouvoir de la réaliser sur-le-champ. Si l'opération réussit, c'est une non-voie (anupàya) par opposition aux stades et aux initiations préliminaires gradualistes. Une fois la nature de l'esprit réalisée, il n'y a plus de dualité donc plus de voie à parcourir, plus de but à atteindre, plus rien d'autre à faire que de se laisser être en gardant l'esprit dans son état naturel, détendu, éveillé, divin.
(TANTRA, p. 21 - Daniel ODIER -© 2000 ed. POCKET)
http://www.babelio.com/livres/Odier-Tantra/40462
Mahamudra
Le Mahamudra est extrêmement simple et c’est probablement ce qui fait sa difficulté. Il s’agit d’être assis, l’esprit paisible, et de rester, dans le même temps, vigilant et conscient. On essaie seulement d’être conscient des mouvements de la pensée, sans essayer de les susciter, de les empêcher, ou de les retenir. On les voit passer et regarde à travers. Par essence, les pensées sont transparentes. Quand on atteint une quiétude durable de l’esprit, les pensées ralentissent. Entre deux pensées, si on a une perception très claire, on aperçoit ce qui se trouve dans l'intervalle et derrière. Cette vision éclairée est espace et conscience, la vraie nature de l’esprit.
Si le Mahamudra est votre seule pratique, il est important d’avoir un maître expérimenté à vos côtés, qui vous guide, parce qu’il est très facile de s’égarer. Ainsi, la pratique reste rigoureuse et bien maîtrisée. On peut aussi pratiquer le Mahamudra juste après une pratique de visualisation. Alors, on laisse l'esprit se calmer dans sa vacuité naturelle et on reste conscient. Cet espace, cette clarté et cette conscience entre les pensées, c’est cela la vacuité de l’esprit.
Si votre conscience est très aiguisée, vous percevez cette vacuité.
Parler de « percevoir » peut prêter à confusion, parce qu’à ce moment il n’y a pas de perception. C’est tout l’objet du Mahamudra. Bien sûr, à ce niveau, on commence à s'interroger dans le contexte bouddhique : la perception, la pensée et la quiétude derrière les pensées, est-ce la même chose ou est-ce différent ? Sur quoi repose cette ressemblance ou cette altérité ? On commence à se poser des questions pour comprendre l'expérience. Dans la pratique bouddhique, il est fondamental de vivre l'expérience et de se questionner pour la comprendre.
Ani Tenzin Palma
« Rencontre avec des femmes remarquables », Martine Batchelor, extraits, ed. Sully ©2008, pages 18 et 19
—http://www.babelio.com/livres/Batchelor-Rencontre-avec-des-femmes-remarquables--Meditatio/82882
Dans le cas présent, tout fut distordu par la clique de dévots fanatiques sectaires et des cagots vampiriques autour de Lama Guendune, et empêcha le suivit régulier demandé par le Shamarpa, la suite délétère porta ses fruits lamentables ...
Un "non-évènement" dans le "royaume du lamaïsme" (qui n'est qu'une particularité du bouddhisme religieux de l'Asie traditionnaliste) sommes toute une institution très, très mineure en France pour ne pas dire plus, et qui ne greffera pas en l'état, car corrompu, par cette faune trouble des « bobos-bou-bou » et leurs "gourous" encore plus troublés eux ... !
Vous avez dit : "truffade" ou "tartuffade" ? ...
http://www.sudouest.fr/2013/06/17/lieu-du-bien-etre-1086910-2087.php
« lieu du bien-être résultant de la liberté intérieure » ; nous ne savons pas si une spiritualité authentiquement vécue peut correspondre à ce genre d'énoncé ? Pour notre part la densité d'un tel cheminement ne semble pas vraiment correspondre à ces termes équivoques et très réducteurs, dont il serait plus juste et exact de dire « lieu de tranquillité résultant de la politique intérieure du : "pas de vagues" », incapable de faire face aux conflits générés par l'incompétence, l'étroitesse de vues, pour tout dire une tendance marqué au sectarisme hégémonique galopant !
Bien des ouvrages d’excellences à ce sujet son mis en référence sur ce « blog », nous en donnons une autre qui à une profonde consistance : des dialogues des années 1980 entre deux personnages hors du commun ; David Joseph Bohm, (physicien américain qui a effectué d'importantes contributions en physique quantique, physique théorique, philosophie et neuropsychologie) et le méditant Jiddu Krishnamurti, « Le Temps Aboli » (ed. Du Rocher).
http://www.babelio.com/livres/Krishnamurti-Le-Temps-aboli--Dialogues-entre-Jiddu-Krishnamurt/81321
L’accession aux dimensions de la « liberté intérieure » est peut compatible avec une idée de « bien-être », c'est du point de vue de notre perception des choses, hors-sujet ! Il s'agît bien plutôt de la paix en soi, de l'A/amour sans causalité ; nous pourrions dire : « vision pénétrante de la conscience, perception, et ordre vivant, non fondé sur des règlements formalistes » !
- Bon, finalement il semblerait qu'une sorte "d'évènement" ce soit produit !
http://www.dhagpo-kagyu-ling.org/fr/index.php/multimedia/videos#Shamarpa2013
Cela semble être quelque peu intéressant, je vais poursuivre ...
- Bon, finalement au regard de ce qui a été dispensé en 1986 fin juillet par le Taï-Situpa et tout août, jusqu'au 20 par le même Shamarpa, c'est plutôt « pâle » pour ne pas dire plus !
Et alors quand le Shamarpa nous exprime (vers la seizième minute du premier volet) que le Vajrayana n'est pas envisageable dans le sociétal de notre civilisation, qu'il ne peut s'envisager que à l'écart de la société, nous ne pouvons qu'être plein de perplexité ! Et nous dirions même que, égards à ce qui s'est donné en été 86, nous nous demandons de quel double discours il s'agit là !?
En outre voici ce que nous dit lui Daniel Odier qui a été pendant un temps le disciple du premier Khyabjé Kalou, (et que nous avons rencontré à Trimurti près de Cogolin dans le Var le 2 et 3 juin 2001) dans « Tantra » page 37 :
« Une partie importante de la société d'aujourd'hui comprend qu'elle doit revenir à ces valeurs sous peine de chaos et de destruction. La voie tantrique est ouverte à toute la richesse de la nature humaine qu'elle accepte sans restriction aucune. C'est probablement la seule voie spirituelle dont rien ni personne ne se trouve exclu et c'est en cela qu'elle correspond aux aspirations profondes des femmes et des hommes d'aujourd'hui. »
Alors nous nous posons légitimement des questionnements quant à de telles affirmations, qui pour notre part ont d'autres raisons d'être, et elles beaucoup moins brillantes, dans les échecs cinglants de la structure hiérarchique de Dhagpo Kagyu Ling et du Bost en Auvergne ces dernières décennies ! Quel aveu de palinodie !
Et quand Ananda Massoubre, « le traducteur choisi » pour transmettre la parole du Shamarpa, nous assène que, nous autres ignorants qui sommes incapables de la moindre clarté d'esprit perdu dans notre monde de sombritude, rendus à un tel point d'idiotie, que nous sommes absolument incapables de reconnaître un maître spirituel à la sage compassion authentique (que ce soit du Vajrayana ou autre), d'un charlatan infect, un faux maître, quand bien même il serait habillé d'une robe de moine et reconnu dans sa propre hiérarchie comme honorable, c'est vraiment utiliser une argumentation de nivellement par le bas, ces propos outranciers confinent au scandaleux ! Serions-nous donc tous indifféremment incapables du moindre bon sens, d'une réflexion posée, d'une quelconque sagesse habité d'A/amour oblatif réel ? Ha ! Oui, nous ne pouvons nous fier à ce que nous interpréterions comme tel ! Nous sommes des "aveugles" indécrottables par nature, livrés à des interprétations de ce que nous ne pouvons comprendre ! Bien sûr, bien sûr !
Le tout se développant dans une atmosphère de torpeur lénifiante pour « bobos » … nous laisse une sensation "d'un étrange dégoût très profond venu d'ailleurs"… !
G. Maitrot-Corbin (note du 16-10-2013)
Les "amitiés signifiantes" de Lama Jigméla (ou les dérives intégristes de certains clergés) : 2015 rencontre-interreligieuse à Dhagpo
https://www.babelio.com/livres/Le-Gall-Le-Moine-et-le-Lama/362744
[en outre l'archevêque Robert Le Gall de Toulouse, sait-il qui il a derrière lui en la personne de Puntso ?]
ainsi le vendredi 30 octobre 2020 :
« l'archevêque Robert Le Gall de Toulouse, s'est publiquement prononcé contre le droit de blasphémer les religions »
Émerger de l'Insatisfaction
« Nous pouvons penser que la renonciation a quelque chose à voir avec des observances religieuses, que l'étude des enseignements spirituels et la pratique de la méditation feront de nous un vrai renonçant. Ce n'est pas nécessairement vrai. En effet, si quelqu'un critique votre engagement, [...] y réagir par la colère prouvera que vous n'avez pas développé une once de renoncement. C'est même le signe que vous faites main basse sur la religion comme vous le feriez sur tout objet sensoriel ordinaire. Autrement dit, par votre attitude de saisie, vous avez transformé une pratique spirituelle en une autre forme d'attachement ordinaire. »
« L’Espace du Tantra » “Percevoir la Totalité”[p. 63], Lama Thoubten Yéshé - éditions Vajra Yogini © 1997
https://www.babelio.com/livres/Yeshe-Espace-du-Tantra/195040/critiques/2360978
Shamarpa Tcheukyi Lodreu et le Taï Situpa à Plaige [1986/87 (?)] en visite dans les centres de retraites de Noro-Ling et Nigou-ling, quand il régnait encore une certaine harmonie entre les centres "lamaïstes" tibétain de France et de "Navarre" si je puis dire... ! Temps révolus depuis hélas !
Guyeltsapa-XII
Guyeltsapa, crémation-Rumtek, 20 décembre 1981
« Après l’extase, la lessive. »
Jack Kornfield, extraits
... « Dans la pratique spirituelle, l’initiation n’est pas une simple cérémonie mais le passage d’une épreuve difficile à travers laquelle le cœur va mûrir. En surmontant les épreuves et les difficultés d’une phase initiatique, nous pouvons transformer la vision que nous avons de nous même et du monde. Nous pouvons éveiller notre autorité spirituelle et notre savoir intérieur, activer une confiance capable de nous soutenir face aux difficultés et à la mort. L’initiation nous oblige à un déplacement d’identité dans lequel nous pouvons dépasser le petite idée que nous avons de nous-même et nous défaire de ce que l’on appelle “le corps de peur”, pour nous éveiller à une sagesse, un amour et une absence de peur impérissable.
Le processus de la transformation initiatique n’est pas toujours visible extérieurement. Certain l’expérimentent comme une spirale, une reconstruction ferme et renouvelée de l’être intérieur. A travers les pratiques cent mille fois réitérées, le cœur approfondit graduellement sa connaissance, sa compassion, sa confiance et sa sincérité à l’égard d’une discipline spirituelle régulière. Le bouddha comparait ce processus au fond sablonneux de l’océan qui petit à petit descend vers les profondeurs de la mer.
...
C’est la manière lente du processus initiatique : continuellement se mettre dans les conditions d’attention et de respect, mijoter longuement dans le four jusqu’à ce que tout notre être soit cuit, mûri, transformé.
Mais plus communément, l’initiation entraîne un changement intense, radical et rapide. Une telle transformation est un passage rituel qui prend souvent la forme d’un archétype. Un rite de passage peut être comparé à un voyage forcé à travers des gorges escarpées, tellement étroite que l’on peut emporter aucun bagage avec soi - une renaissance dans laquelle il faut laisser derrière soit sa vielle vie. Cela comporte de grand risques, on doit parfois frôler la mort, car seulement ensuite le chercheur pourra découvrir l’absence de peur et trouver en son fort intérieur ce qui demeure au-delà de cette mort.
...
L’aspiration à l’initiation est universelle et c’est un besoin vital... » ...
p.80/82
— voir également « Périls et promesses de la vie spirituelle » de Jack Kornfield, pages 229 à 245 pour plus de détails au sujet des transmissions liées à Dorjë Pagmo et gToumo (l’activité de la “çakti”)
... « Isolement et reniement.
Lorsqu’une communauté s’établit à l’écart du monde ou a tendance à s’enfermer dans un semblant de culte il n’y a plus de possibilités réelles pour un regard critique. De la même manière, quand des enseignants sont portés et considéré comme des êtres parfaits, ils peuvent devenir isolé et coupés de leur semblables intègres, de leurs partenaires et de leurs amis spirituels. Les membres de la communauté peuvent dans cette situation perdre de vue ce qui se passe réellement. Les enseignants entourés d’étudiants qui les idolâtrent plus que des pairs peuvent être en proie à la solitude et au manque de reconnaissance de leur besoin de véritable intimité ; pire encore, ils risquent de tomber sous l’emprise d’une confiance aveugle en eux-même ou de l’arrogance et de l’intolérance. L’isolement doublé d’inflation devient le terreau fertile de l’illusion trompeuse, de la manipulation mentale et de la transformation d’une pratique communautaire en secte.
Souvent des tendances culturelles contribuent aussi à ces problèmes. Nos cultures patriarcales nous ont conditionnés à considérer les autorités comme étant supérieures, à ne faire confiance ni à nos corps ni à nos sensations et à suivre ceux qui “savent mieux”. Nous n’avons pas été encouragés ou initiés à penser par nous-même. Le désir d’être secourus, de trouver quelqu’un qui connaît la vérité au milieu de ce monde de confusion, et est à la base de nombreuses communauté de disciples aveugles.
L’idéalisation et l’isolement mènent à une culture de reniement partagés. En idéalisant, nous devenons aveugle face à l’évidence qui est sous nos yeux, tandis que l’isolement interdit à toute personne de mettre en évidence les faits. A un certain stade, le degré de reniement dans certaines communautés spirituelles est choquant, en particulier pour celui qui regarde cela de l’extérieur, les yeux ouverts. On est aveugle à propos du leader, aveugle devant les tendances sectaires des enseignements, aveugle face au nombre de membres de la communauté qui se sont perdu dans ce système spirituel et ont oublié leur propre sagesse naturelle.
p. 223/24
http://www.babelio.com/livres/Kornfield-Apres-lextase-la-lessive/298816
— voir également « Périls et promesses de la vie spirituelle » de Jack Kornfield, pages 464 à 480 pour plus de précisons sur le risque de véritable aliénation et d’irresponsabilité érigée en système tyrannique et totalitaire.
http://www.babelio.com/livres/Kornfield-Perils-et-promesses-de-la-vie-spirituelle--Un-che/165635
http://rencontrestibetaines.free.fr/index_fichiers/AndreVelter.htm
Vivre dans le déni et la non reconnaissance c’est s’aliéner à sa propre libération, et c'est s’enfermer soi-même et les autres dans la prison du mental. Ce n’est pas en fuyant le monde de la forme, ce qui permet de refuser toute forme de responsabilité, dans une vaine prétendue spiritualité que l’on parvient à la “telléité”, car le domaine des Deux Vérités énoncées par Siddhàrta Gautama, englobent en équivalence de ce qui est de l’universel (univers des concepts) et de ce qui est de l’ordre plus personnel (la forme). Il n’y a pas de distinction entre les deux, ce sont deux aspects complémentaires d’une même réalité !
Le Bouddhisme tibétain et ses grands maîtres réincarnés - Entretiens avec les grands Lamas Tulkous réincarnés (1)
ed. L’Harmattan-2011, de :
René Morlet, avec entre autre interview de Ananda Massoubre (T. Trinlay)
page 369
— à partir de la page 370
...
« R. M. : Mon lama-racine (1er Kyabdjé Kalou) ! Et l’un des grands maîtres propagateur du bouddhisme en Occident ! Votre mère vous a laissé aux lamas sans trop d’hésitation ?
Trinlay Ananda Massoubre : Très jeune, je m’habillais en moine, je voulais être lama et vivre avec eux au monastère et je le répétais à ma mère. Elle connaissait beaucoup de personnalités en France et aux USA et elle constatait que ces notables s’épuisaient dans une existence agitée, instable, qu’ils n’avaient ni bonheur ni vie épanouie, mais au contraire, ils restaient plongés dans un stress perpétuel... Par contre la sagesse des lamas et la profondeur de leurs enseignements l’avaient frappée. Elle a cédé à mes demandes et elle a agi pour mon bien, en comprenant que si un petit enfant insistait tellement en demandant la même chose pendant plusieurs années, c’est qu’elle se trouvait bien devant une vocation. Je vivais donc en partie à Darjeeling, et aussi en France et aux USA. J’ai appris à écrire en Tibétain.
Surtout, il faut bien admettre qu’un Tulkou choisit sa renaissance. Ayant “une mission” spirituelle à assumer en Occident, avant de me réincarner j’ai dû choisir comme parents un couple d’Occidentaux suffisamment évolués pour être capable de comprendre assez vite mon désir et d’accepter ma voie très à part...
...
R.M. : Dans cette période d’une existence soumise à une discipline spartiate, le plus souvent loin de votre mère, avec une visite mensuelle de votre père, seul enfant dans un milieu d’adultes, laissé en général sans aucun camarade de votre âge, loin de toute amitié équilibrante, placé en dehors d’une véritable socialisation, ne vous êtes-vous pas senti terriblement à part, frustré, bloqué dans une existence mélancolique de solitaire, qui a pu vous marquer ?
Trinlay Ananda Massoubre : Je le reconnais, dés ma petite enfance je me suis senti “différent” des camarades de mon âge, et j’ai toujours eu conscience de ma vocation très particulière... La pratique spirituelle m’a toujours semblé l’essentiel pour moi... et aussi pour les autres ! Mais eux l’ignoraient... Oui, prier, méditer, me paraissait capital pour chaque “homme” et ne pas le faire, c’était “perdre” sa vie... Enfant, je pensais que ma pratique était quasi magique, que je pouvais réaliser plein de vœux comme cela, exaucer “mes rêves”, vaincre les épreuves et les difficultés, réussir ma vie et dominer la mort...
Mais je ne suis pas enfermé dans un point de vue étroit et ce genre d’études n’a pas gêné mon cursus intellectuel. Je suis allé en FAC à Paris où j’étudie les philosophies occidentales, nihiliste, matérialistes, athées... Je compare mes connaissances métaphysiques bouddhiste si profondes à ces pensées, et mon existence, à celle des Occidentaux ordinaires. Ces confrontations m’ont tout à fait confirmé dans mes choix.
...
R.M. : Le Dalaï-Lama lui-même a rappelé que l’Institution Tulkou n’était pas une “croyance” relevant de la foi bouddhique, et qu’en matière de “réincarnation” il y avait 40% d’erreur ! Aussi a-t-il conclu “... chacun croit ce qu’il veut !...”. Selon cette perspective, les “tulkus” feraient simplement partie des “moyens habiles” que le Vajrayana propose à ses fidèles...
L’institution typiquement tibétaine des “tullku” qui a fini par contrôler tout le pays durant des siècles et par prendre le pouvoir politique central, ce qui n’existe pas dans tous les pays bouddhiste d’Asie : vous semble-t-elle indispensable au développement du bouddhisme en Occident ? La position profane des “tulkus” tibétains détenteur du pouvoir politique est inimaginable dans notre société laïque !
Trinlay Ananda Massoubre : Non, je ne pense pas que l’institution des “tulkus” soit indispensable au Dharma. Au Tibet, les Tulkus préservaient la succession grâce à cette institution ; dans les monastères, le patrimoine matériel et spirituel, les richesses des terres, les bâtiments, l’argent etc., tout était retrouvé automatiquement par le “légitime” propriétaire sans discussion possible entre les héritiers ! Et sans fiscalité à payer...
Au Tibet les Tulkus avaient un crédit, une réputation, un prestige et des droits incroyables ! Ce point de vue est tout à fait discutable... Surtout beaucoup de “tulkus” jouaient un rôle politique dans la vie de la région du pays. Aujourd’hui encore le Dalaï-Lama est aussi un chef d’Etat* qui mène une certaine politique pour revenir au pouvoir dans “son pays”...
Quant “il” vient en Occident, son action est souvent celle d’un “prêtre bouddhiste” utilisant le bouddhisme comme moyen d’action politique. Gandhi en Inde a agi de même et il a endossé le rôle traditionnel du “mahasiddha hindou” comme arme au service de l’indépendance de son pays.
R.M. : Tout à fait exact ; ce rôle religieux joué par Gandhi pour manipuler les masses hindoues à des fins purement politiques m’a été confirmé par de grands yogis hindou qui le déploraient. Alors qu’au contraire, en Occident, nous l’admirons pour cela, sans rien comprendre une fois encore à ces jeux asiatiques où religion et politique se mêlent...
Trinlay Ananda Massoubre : Par contre le Shamarpa ne demande rien, sinon prier, méditer, préserver et diffuser le “Dharma”, à travers des enseignements “purs”...
Le Shamarpa veut une séparation des pouvoirs religieux et politiques, comme c’est le cas en France, aux USA, dans l’Inde moderne etc. Le Shamarpa demeure le grand maître le plus important de la Lignée Kagyupa et le Karmapa a toujours reconnu le Shamarpa comme son égal en réalisation. Tous deux sont considérés comme “réincarnations” du même principe spirituel**. Rappelons-le à nouveau, le second Karmapa a affirmé qu’il reviendrait “en tant que deux personnes”. L’allusion est transparente !
* Ce qui n’est plus le cas depuis l’été 2011, du moins officiellement... (car c’est vraiment beaucoup plus compliqué que cela et plus pernicieux surtout, l’emblème symbolique que représente le Dalaï-Lama est aussi et surtout historiquement, un “mythe” fondateur et fédérant du Tibet, comme le furent nos monarques en Europe, dont nombres de pays on gardé une institution monarchique d’apparat culturel et identitaire).
** tattva en skt : En général “principe”. Dans le tantrisme spéculatif, les “tattva” désignent les niveaux dans lesquels s’articule la manifestation de la “çakti”. (note glossaire, « Le yoga Tantrique », Julius Evola, éd. Fayard, doc. spirituels)
————————————
— Nous nous proposons de revenir ultérieurement sur les extraits de cet interview dans sa totalité, ainsi que plus tard sur l’ouvrage lui-même et son auteur. Pour l’heure nous nous bornerons à exprimer nos plus expresses réserves quant aux propos dont il est question pour l’instant. Notre regard est averti en la matière, puisque nous avons eu des contacts à la fois très proches ainsi que des liens “très puissants” dans la “fraternité Vajra” entre les années 1982 et 1988-89, avec les deux personnes en référence à savoir ; le Shamarpa en titre, en tant que maître-Vajra premier Régent traditionnel de la Lignée Kamtsang-Kagyu, et “Trinlay” Ananda Massoubre, alors enfant (ayant quatre jours de différence avec nos propres garçons jumeaux nés le 24 janvier 1975, et ils jouaient parfois ensemble alors, lorsqu’ils se rencontraient avec les autres enfants alentours lors des venues de Randjung Kunkhyab 1er Khyadjé Kalou, en France).
Nous essayerons dans ce qui suis de rester sur un point de vue neutre et respectueux autant que possible, de la charge sociétale des personnes citées précédemment, pour autant notre regard sera sans complaisance aucune, celle d’un Européen “lambda” avec un niveau de culture classique et très moyen du XXe siècle.
Nous allons traiter de ce qui est de cette originalité tibétaine des “tülku”* de l’ancien Tibet d’une part et comment nous pouvons tenter de voir les choses aujourd’hui, et d’autre part des propos tenus sur le Dalaï-Lama à ce sujet et assimilés de notre point de vue tout à fait abusivement à Mahatma Gandhi-dji, “Bapou” comme l’appelaient familièrement et affectueusement ceux qui se sentaient proche de lui.
— Le récit de A. Massoubre concernant son enfance “particulière” est assez révélateur de ce que l’on pourra développer plus loin. En effet au-delà du coté enfantin de la narration, quel enfant ne s’est pas senti un jour « ... “différent” des camarades de mon âge... », et vivant “une conscience de vocation très particulière”... Dans son cas tous les ingrédients ne pouvaient que nourrir ce genre d’attitude, sa parentalité de notables “au dessus du vulgus” en particulier. D’ailleurs en toute modestie il nous fait savoir que ses parents (qui divorcèrent quelque temps après sa naissance) ne pouvaient être qu' “un couple d’Occidentaux suffisamment évolués pour être capable de comprendre assez vite mon désir” (qu'entend-il par là exactement, par "mon désir" ? "souhaits non identitaires" sembleraient plus appropriés à la nature dont il se prétend ! Gautama prisait pas du tout les désirs egocentrés me semble-il... ! Ananda Massoubre prendrait-il lui aussi comme beaucoup d'autres dans la banalité, "ses désirs pour des réalités" ! ). Et finalement les questionnements de René Morlet restent sans véritable réponses, sur “... seul enfant dans un milieu d’adultes, laissé en général sans aucun camarade de votre âge, loin de toute amitié équilibrante, placé en dehors d’une véritable socialisation, ne vous êtes-vous pas senti terriblement à part, frustré, bloqué dans une existence mélancolique de solitaire, qui a pu vous marquer ? ... ».
Tout est éludé dans ce qui a été souligné avec tant de pertinence dans le remarquable ouvrage, « Le souffle ardent de la Dakîni » “Khandro khaloung”, de Judith Simmer-Brown, Université Naropa, U.S.A. à la page 45. (voir notre commentaire au chapitre “Lettre ouverte à mes disciples” de ce blog et dans le chapitre Paldenshangpa en première page).
- Osel Hita Torres né en 1985, lui nous en confie un peu plus... "Osel Hita Torres a été intronisé en tant que lama bouddhiste tibétain à l'âge de deux ans.
On l'a habillé de robes et d'un chapeau jaune. Des adultes se sont prosternés devant lui et lui ont demandé des bénédictions.
Personne n'était autorisé à lui montrer de l'affection à moins qu'il ne l'ai lui-même initié. Il avait ses propres couverts de table spéciaux.
Je lui ai demandé : "Il devait être tentant de tirer avantage de cette situation pour mal agir"
"Oui," a-t-il répondu, "j'étais un tyran, un odieux morveux. Disons que j'étais assez autoritaire."
http://www.bbc.co.uk/news/magazine-19702122
http://www.bbc.co.uk/iplayer/episode/b01mx2sm/The_Reluctant_Lama/
Il est clair que ce garçon a vécu une vie d’enfance “d’un monde à part”, celui de privilégié digne de l’ancien régime de l’aristocratie d’avant la Révolution Française ! Et qui bien sûr perdure par tous moyens, notables opulents de la bonne société... de France et de Navarre !
Toutefois nous y découvrons que celui-ci côtoya la “plèbe” au Lycée et à la Faculté, et qu’il se pencha sur les philosophies “païennes” des gens “ordinaires” ! C’est intéressant en effet, et l’on fini par se demander si comme nos anciens “sang bleu” (des limules !) d’aristocrates, il ne se considérerait quand même pas un peu comme venant de la planète “Krypton” ! En outre son train de vie use très largement des fruits technologiques de ces dites “philosophies païennes”, mais bon, c’est sans doute les “moyens habiles” utilisés pour le bien des êtres uniquement, lui très porté par ailleurs sur l’activisme en “faveur des animaux” (lesquels on ne sait pas exactement, son chien, ça c’est sûr !). Est-ce que ceux qui sont détruits par les avions qu’il prend ou automobiles, trains etc... entrent en ligne de compte, je ne sais pas, en bref il nous le dit, il mange beaucoup de fruits et de légumes, et probablement qu’il ne le sait pas vraiment, mais pour faire pousser tout ça, nombre de bestioles passent à trépas ! Il faut bien se nourrir tant que nous devons habiter la boîte crânienne de notre carcasse, n’est-ce pas ! Une très belle pratique du Vajrayana y correspond d’ailleurs dans le « Champ-Pur » de Sanguyé-Menla “iTa-na sdug” en tib. (Sudarsana en skt.), et en particuliers l’émanation de Serzang.
Bref le simple fait d’exister sur cette Terre qui est notre bien commun à tous, crée et est cause de toute façon d’une manière ou d’une autre de douleurs inévitables à autrui, au moins essayons d’être la cause du moins de souffrances inutiles possibles et pas vraiment nécessaire. Nous devons par contre développer de façon quasiment scrupuleuse toutes maltraitances physiques, psychologiques, sous toutes ses formes, ça oui. Et le sujet et si vaste, la dégénérescence si profonde, si ancienne et dans toutes les cultures, que l’on est pas rendus !
René Morlet re-cadre l’institution des “tülkus”, citant le Dalaï-Lama actuel qui ne considère pas que cela fasse parti à proprement parler du bouddhisme traditionnel, et que cela est à considérer uniquement dans le cadre très particulier des pratiques du Vajrayana. D’ailleurs il est sans doute opportun de rappeler quel était la position du grand yogi-poète Dorjë Gyaltsen, plus connu sous le nom célèbre de Milarépa, sur cet aspect de ladite tradition, voici ce qu’il disait lui, de l’institution temporelle de convenance des “tulkü” :
Note page 221 : Le disciple (Bhiraja de Gnan dzong) demande et croit que Milarépa était déjà sorti de la transmigration, mais qu’il s’est réincarné pour la cause des créatures.
... Milà : « Je n’ai jamais eu nouvelle de qui j’incarnerai. Quand même j’incarnerai les trois enfers, vous devez partout voir en moi le Porte-Sceptre et les autres Bodhisattvas, et recevoir leur bénédiction avec dévotion. Cette croyance que je suis une incarnation est une bonne opinion de ma personne. Mais il n’est pas plus grande hérésie que cette croyance. C’est parce que vous ne connaissez pas les effets de ma doctrine. D’abord la loi est si vaste que quiconque eût été un grand pécheur comme je le fus dans ma jeunesse, et ayant ensuite cru aux causes et aux effets, eût renoncé au monde et eût médité dans la paix de son corps, de sa parole et de sa pensée, ne serait pas éloigné d’atteindre la Bodhi.
Mais plus particulièrement, si on a pu méditer sous la direction d’un Lama marqué de la sainteté après en avoir obtenu les formules et le pouvoir d’expliquer sans les obscurcir d’idées préconçues, mais jusqu’à les voir à nu, le sens réel et l’enseignement du plus court chemin des formules secrètes, alors on ne doutera plus si on sera Buddha ou non dans cette vie. »
p. 222
Extraits de , « MILAREPA » (traduction de Jacques Bacot) Ed. Fayard 1976.
Toutefois Ananda Massoubre, pose la question d’actualité de la pérennité du “Dharma” de forme tibétaine, et plus particulièrement dans le cadre du Vajrayana, dans les pays “occidentalisés”* ; ils n’ont pas besoin de cette institution des “tulküs”, et non seulement nous ne pouvons qu’être en plein accord avec cela, mais nous irons plus loin, cette institution est le ferment d’incompréhensions déséquilibrantes graves et très dommageables en nos pays occidentalisés, en ce qui concerne l’aspect à proprement parler du travail sur l’esprit vers l’accession de pleine et entière assimilation de ce que représente “la vacuité de l’Esprit” ainsi que la la “pensée de l’éveil” dans un labeur ardu au quotidien, de déconditionnement des structures d’habitudes de nos fonctionnements cérébraux, dans la réversion des saisies mentales de cet esprit. Et que propose-t-on de concret dans ce cadre ? Car actuellement c’est un vrai cloaque, et nous pesons nos mots !
Ceci le met lui-même dans un rapport a son statut de “tulkü”, dans une situation finalement très équivoque ; “reconnu” par Randjung Kunkhyab, yogi et maître de la Lignée de la Shangpa-Kagyu, celle-ci devait être prise en régence par le 3e Djamgon Khongtrul (Lodreu Tcheukyi Sengué Tenpaï Gotcha, né en 1954), l'un des quatre régents du XVIme Karmapa, à la fin des années 80, Khyabjé Kalou lui ayant cédé tous ses "centres" du Dharma. Hélas sa mort prématurée, tragique et pleine d'ombres en 1992(*), fit que cela échoua à Bokar R. et Taï-Sitoupa pour des raisons historiques de lignage.
La suite nous la connaissons tous plus ou moins bien. Quoi qu’il en soit le dauphin de Taï-Sitoupa qui occupe actuellement le titre de “second” Kalou Rinpoché, est en dissension totale avec Ananda Massoubre, du fait du schisme des régents de la Kamtsang-Kagyu du début des années 90, concernant la sinistre affaire des “Karmapas, affaire d'État” ? Et là nous allons embrayer sur la seconde partie de notre propos sur l’institution des “tulkü” formellement “reconnus” du Tibet, et l’inacceptable amalgame comparatif totalement abusif d’avec le Mahatma Gandhi-Dji en Inde, repris en écho par René Morlet.
Page 100, dans « Il n'y a ni mort ni peur », de Thich Nhat Hanh, (Éditions Pocket © novembre 2013), celui-ci nous livre un vision idyllique de la chose des “tülku” nous laissant quelque peu “rêveur” face à la réalité et des enjeux politico-économiques en place dans la diaspora du lamaïsme tibétain … !
« Dans la tradition tibétaine, chaque fois qu'un lama de haut rang meurt, ses condisciples moines attendent quelques années avant de se mettre en quête du corps de continuation de cette personne. La continuation est appelée un “tülku” en tibétain. Parfois, le lama de haut rang a laissé un poème vers la fin de sa vie avec des informations sur l'endroit où l'on pourrait trouver son corps de continuation. A l'aide de ce poème, les disciples se mettent à la recherche du jeune enfant susceptible d'être le bon candidat. Ils se rendent dans la maison de cet enfant et lui montrent des instruments comme une cloche, un rosaire ou une tasse de thé ayant appartenu à leur maître, qu'ils mélangent avec d'autres objets similaires dont il ne se servait pas. Le jeune enfant doit choisir parmi cet assortiment les instruments du lama décédé. S'il y parvient, après avoir passé d'autres examens, il est proclamé la continuation du maître décédé. Les disciples monastiques de l'ancien lama demandent aux parents la permission d'emmener l'enfant au monastère pour qu'il puisse continuer à être leur maître pour la génération suivante. Cette tradition a quelque chose de très émouvant. Les disciples ont tellement d'amour et de respect pour leur maître qu'ils veulent le garder avec eux après son décès. » …
— Pour ma part et en l'état, ici, et actuellement, dans ce pays de France qui est le pays où je suis né en 1953, et dans la perspective où je me situe, ce qu'écrit ensuite “Thây” me semble beaucoup plus convenir à l'expérience de mes quarante années de pratiquant de la “pleine-conscience” quand je tourne mon esprit vers le 1er Dilgo Khyentsé, qui n'a jamais quitté mon espace de “son cœur-en-l'Esprit”
... « J'ai souvent dit à mes amis du Village des Pruniers de ne pas attendre que je sois mort pour chercher mon corps de continuation. Ils doivent me chercher maintenant parce que je suis déjà né à nouveau dans beaucoup de jeunes enfants. Si vous étiez avec moi maintenant, verriez-vous mes enfants spirituels derrière moi ? Ils sont tous ma continuation. J'ai des centaines de milliers de continuations dans des jeunes qui continuent la pratique de la pleine conscience. Si vous regardez avec les yeux du Dharma, vous me verrez sous de nombreuses formes de renaissance. »
(1) Samten G. Karmay (directeur de recherche au C.N.R.S.), dans son article « Le Grand cinquième » de la revue “Notre Histoire” (coédition-Télérama) n° 188 de mai 2001, nous apprend que finalement le Ve Dalaï-Lama Küga Migyur, fut reconnu “tulkü” en 1618 quand bien même il ne “reconnu” aucun des objets de son prédécesseur au titre, ce qui ne l’empêcha pas d’être celui que l’on sait, un personnage fondateur pour l’unité tibétaine et un être de spiritualité d’envergure qui très jeune (à 16 ans) rencontra le yogi et maître Nyingmapa Köngchog Lhündrup, dont le yoga tantrique n’est pas accepté et reconnu par l’école Géludgpa, et il se rend compte alors que ses études seront insuffisantes pour accéder à la réalisation complète d’un parachèvement spirituel.
- * René Morlet n’est pas très bien inspiré de citer Osel Hita-Torres (voir la première page du blog), quand au “yangsi” de Lama Gendune de Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne, le peu que nous en savons est assez affligeant, c’est le marasme total ! « Circulez, il n’y a rien à savoir ! »
— Le voilà donc sorti du “chapeau” du « Dhagpo-Mandala » de la Congrégation Karmé Dharma Chakra
(photo du 30 VII 2015 : https://www.facebook.com/dhagpo/photos/pb.538851402826636.-2207520000.1438349564./1001877806523991/?type=3&theater ) Nous lui souhaitons le "meilleur", et beaucoup de courage à lui aussi ! "Tashi so !"
“pauvre gosse”, nous reparlerons de tout ça quand il sera “déniaisé” … !
— Nous pourrions commencer à avoir un début d’explication ethnologique de cette “tradition” dans un documentaire fort intéressant de l’émission télévisuelle animée par Laurent Bignolas « Faut pas rêver » FR3 © septembre 2011 consacrée au Népal. Un documentaire dés plus édifiant et interrogateur sur le “rite d’intronisation” de la “Kumari” ou “déesse Durga” (Mahakali des Newars). Un “autre monde”... ! Où un certain “bouddhisme” issu d’une culture (région du Népal) peut en cacher un autre... !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kumari_%28d%C3%A9esse%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ogyen_Kunzang_Ch%C3%B6ling
http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r2468.asp
http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/220951/l-okc-devant-le-tribunal.html
http://www.voltairenet.org/article3188.html
— voir « Maître dans la diffusion et la transmission du bouddhisme tibétain en France » de Cécile Campergue, page 247, © 2012 ed.l'Harmattan (nous reviendrons ultérieurement sur cette étude de thèse en doctorat d'un grand intérêt, quand bien même il serait parfois dépassé par les évènements dans les années qui l'ont suivit ... !), et:
http://www.babelio.com/livres/Campergue-Le-maitre-dans-la-diffusion-et-la-transmission-du-/644762
« Bouddhisme, gouttes de rosée aux jardins du lotus : l'inversion de l'utopie... », Marc Bosche vers le milieu de l'ouvrage :
(*) http://karmapa.controverse.free.fr/evenements92.html#_Toc63
————————————————
— Tout d’abord établir un lien d’actions semblables entre le Dalaï-Lama actuel représentant d’un certain Tibet ancien et théocratique et Gandhi de l’Inde du XXe siècle est somme toute afficher une méconnaissance historique complète.
Gandhi est arrivé en Afrique du Sud mandé par une société commerciale en qualité d’avocat, vers 25 ans. Lui arrivent toutes sortes de déboires qui le mettent en contact avec les difficultés et les brimades dont sont victimes les Indiens dans ce pays.
Le procès fini, lors de la réception d’adieu donné en son honneur, il apprend que le droit de vote des Indiens va être supprimé. Il fait prendre conscience à ses amis de la gravité du fait et suscite leur enthousiasme quant à la nécessité d’agir. La soirée finit sur la décision de lancer une pétition. Gandhi décide de prolonger son séjour d’un mois (il y restera plusieurs années).
Il refuse d’être payé pour son service à la Communauté dans le cadre de cette action et compromis est trouvé par les commerçants qui lui versent une année d’honoraires pour ses services en tant qu’avocat de leurs sociétés.
Une association est créé : le “Congrès des Indiens du Natal”. Les Indiens auparavant isolés trouvent une identité dans cette association. Rapidement, Gandhi se met à défendre les intérêts des plus pauvres.
Naissance de son activité de défense des intérêts des Indiens. (voir chp. 16 du livre « Gandhi — Autobiographie... », ed. Puf)
Voilà pour la “genèse” de “l’homme public”, paradoxe car il se disait lui-même être d’une terrible timidité...
Gandhi est soucieux justement de ne pas inscrire le mouvement “Congrès” dans un parti politique quel qu’il soit, page 186, et il poursuit (page 198) :
« Si je me suis trouvé entièrement absorbé par le service de la communauté, la raison profonde en a été mon désir d’accomplissement de l’être. Servir est une “religion” ; et j’avais embrassé cette “foi”, dans le sentiment que ce n’était qu’en servant que l’on pouvait atteindre à “Dieu”. Et servir, pour moi, c’était servir l’Inde, parce que la chose, dans mon cas, allait de soi, parce que j’y étais naturellement porté. J’étais parti pour l’Afrique du Sud, afin de m’évader des intrigues du Kâthiyâvârn et de gagner ma vie. Mais, ainsi que je l’ai dit, je me retrouvai en quête de “Dieu” et luttant pour l’accomplissement de mon être. »
Et de nous dire en quatrième de couverture :
« J’accorde une haute valeur à mes expériences. Je ne sais si je suis arrivé à leur rendre pleinement justice. Tout ce que je puis dire, c’est que je n’ai pas épargné la peine pour que ce récit soit fidèle. Décrire la vérité, telle qu’elle m’est apparue, et la façon exacte dont je l’ai atteinte, voilà quel a été mon effort incessant. A cet exercice mon esprit a puisé une paix ineffable ; car mon espoir bien-aimé a été que les hésitants retrouveraient ici foi en la Vérité et en l’Ahimsâ.
L’uniformité de mon expérience m’a convaincu qu’il n’est d’autre “Dieu” que la Vérité. »
— Ainsi lui appliquer le terme de “mahasiddha* hindou” est tout à fait impropre, historiquement sans fondement.
Lors de la fondation de l’âshram dont il se proposait d’être fondateur quand il revint en Inde début 1915, il nous fait part de ceci, page 507 :
«... Nous avions pour credo ; dévouement à la vérité ; et notre activité se caractérisait par la quête de vérité et la volonté de vérité à tout prix**. Je voulais familiariser l’Inde avec les méthodes que j’avais éprouvées en Afrique du Sud, et je désirais déterminer empiriquement les limites dans lesquelles on pouvait les appliquer aux Indes. Si bien que mes compagnons et moi, nous optâmes pour le nom de “âshram du Satyâgraha”, parce qu’il exprime à la fois notre but et notre méthode de service. »
Et dans cet âshram, les “intouchables” étaient admis, dès lors qu'ils respectaient les règles comme tout un chacun ; et il faut bien comprendre ce que cela signifiai à l’époque et engendrait de troubles dans la société des castes de l’Inde en 1915, c’était d’un énorme courage !
* Mahâsiddha : nom donné aux maître indiens du Vajrayâna qui se manifestèrent entre le VIIe siècle et le XIIe pour établir les enseignements des tantra. (voir plus de détails page 336, « Dictionnaire du bouddhisme », ed. Seuil, de Ph. Cornu
** Il faut bien entendre de que cela signifiait pour Gandhi-Dji :
« Pour voir face à face, dans son universalité et son imprégnation de toutes choses, l'Esprit de Vérité, il faut être en mesure d'aimer comme soi-même la plus chétive des créature. Et qui aspire à cela, ne peut se permettre de s'exclure d'aucun domaine où se manifeste la vie. » p. 645
Ce qui cadre cet aspect dans les principes transformateurs tel que les énonces J. Kornfiels p. 154 dans « Le cœur sage » (Bouddha, mode d’emploi), la reconnaissance de ce qui EST, son acceptation, l’investigation introspective, sans identification.
——————————
Ainsi nous ne pouvons voir dans ces extraits d’articles d’interview de René Morlet et d’Ananda Massoubre, que de la rancœur d’ambitions démesurées de factions rivales de castes empêtrées dans des conflits historiques où l’on aura bien du mal à discerner le “tattva” de la Lignée de Jowö Matipa, Milà-Djè, Rétchungpa, Tséring-ma, Rétchungma, Salé Öd, Tsang Nyön Herouka etc...
Désolé, mais nous ne pouvons adhérer à ce genre d’argumentations acrimonieuses, quand bien même les enseignements du Shamarpa puissent être authentiques, et fidèles à ce que lui a légué le XVIe Karmapa, tout ceci relève d’un esprit de parti pris. Reste que pour nous autres occidentaux, c’est absolument déplorable et rédhibitoire au possible !
Nous clôturerons nos réflexions sur une strophe du grand maître tibétain de la Lignée du Longchen Nyingthik du Dzogchen, Gyalwa Longchenpa (1308-1363) :
« Hélas ! Ayant autour de soi, par toutes sortes de “moyens habiles”,
Un large cercle de gens, on détient un domaine monastique florissant.
Mais c’est là source de querelles et la cause de grands attachements pour soi-même.
Rester seul est mon conseil du cœur. »
Strophe 3 du recueil « Trente conseils donnés du Cœur »
et nous finirons par Jamyang Dorjé (Nyoshül Khen R.), que nous avons eu le bonheur de côtoyer par deux fois de très près dans les années 86-90 :
« Au demeurant, elle (méditation et spiritualité d’une Lignée) ne saurait appartenir à personne, et il n’est que d’en lire les chroniques pour comprendre que les Tibétains (et d’autant plus les “Occidentaux” !) ne devraient pas faire tant de cas des hiérarchies ecclésiales. Les maîtres qui ont transmis le Nyingthik, en particulier avant l’époque de Longchenpa, ont souvent été d’une parfaite “obscurité”, autant que les hagiographies permettent d’en juger — adepte cachés plutôt “qu’illustres prélats” ! » (note page 15)
extraits de ; « Le Chant d’Illusion », ed. Gallimard-2000
— article du 13 juin 2012
« Karma-vipaka »
ou “l’action et son résultat”***
Mais cela ne suffit pas ! Car en fait l’absence “d’action” intentionnelle ou non-action, peut très bien constituer une dynamique intentionnelle dans le “non-agir” qui n’est pas forcément une attitude “neutre” encore moins de “sagesse”. En fait ce qui semble être vraiment déterminant est le soubassement de l’état d’être, soit la jonction dans la conscience-réceptacle (alaya en skr.) contenant à la fois le contenu “océanique” non-conscient des mémoires universelles/sociologiques et son potentiel ainsi que les racines profondes de la structure de volition d’un être donné*.
Hors le problème est fort complexe. Le renvoi de l’enseignement des “hérédités multiples” est une explication de vulgarisation à but de populariser une doctrine très sujette à caution se basant sur une prétendue “réincarnation” ; raisons et causes de ce qu’un être fini est en fait, comme corps, esprit, tendances et expériences. Cela serait la conséquence et le résultat de formes antérieures d’existences, avec des habitudes de manifestions issues d’activités antérieures (karman).
Ceci est un simple déplacement de la problématique. En effet si pour expliquer l’action des samskâra dans une existence nous devons nous reporter à des actions dans d’hypothétiques existences précédentes qui les auraient engendrées, aux fins d’explications du pourquoi de ce qui ce produit là aujourd’hui précisément, la logique élémentaire veut qu’il faudrait se reporter à une autre manifestation antérieure et ainsi de suite ad infinitum et ad absurdo sans que l’on puisse définir un point ou un autre et se référer à un “acte fondateur” d’autodétermination.
La connaissance de cet acte en lieu et place reste à connaître, et ne peut se trouver que hors du champ mémoriel et historique classique, aucune continuité existant entre différentes manifestations, ceci est rigoureusement impossible, la diversité ne peux se reproduire à l’identique, il n’est que de voir la manifestation gémellaire monozygote qui va inexorablement vers la différence bien que génétiquement identique ! La continuité ne peut se trouver que dans le supra-individuel (le domaine prânique), énergie de Vie qui n’est pas astreinte à une manifestation corporelle particulière, et ne s’y épuisant donc pas.
Ici cependant nous nous trouvons à la limite supérieure des “tattva”, l’on peut penser que l’interférence se produit en ces termes ; la sphère des tattva purs et du corps causal (dharma-kâya) se traduisant dans l’acte de la buddhi**.
Et cette détermination est sans cause, c’est le mode de manifestation spontanée d’une danse dans l’espace du corps de l’esprit sans forme. Sur ce plan de prâjna il n’existe pas d’avant ni d’après, le temps est aboli.
Cependant, par coalescence et élection, ahamkâra (auto-référence et contenu de la conscience) assume pleinement dans l’immédiateté, à l’encontre de ce que l’on peut dénommer le courant samsârique au sens étroit, lequel comprend des forces préformées, des lignes d’hérédités de différentes sortes, soit génétiques et biologiques, voire de prâna polluée, qui renvoient à des antécédents proches ou lointains, liés entre eux de différentes façons et forces. En ce sens des samskâra agissent dans le corps subtil (samboga-kaya) dirigeant plus ou moins l’action individualisante ainsi que des organes et la vitalité soutenant la forme du corps (nirmana-kaya). Nous pouvons y voir par certains aspect les notions de dénominations de “démon” et autres “gnomes” des traditions populaires, pouvant faire penser au corps de vie informé par un groupe de samskâra donné et destiné, par l’intermédiaire de la buddhi, à donner vie à l’image dans le domaine samsârique. Cependant les samskâra n’ont rien à faire avec le véritable noyau de la personnalité, déjà présent au stade de la buddhi au plus profond hors conditionnement d’antécédents temporels et formes antérieures d’existence individuelle. Ceci nous incline à démythifier ce concept “pédagogique” populaire de la prétendue “réincarnation”, n’en déplaise à certain(e)s... surtout il n’a strictement rien à faire en ce qui concerne les Yoga-racine du Vajrayana.
Par contre ce que souligne Jack Kornfield dans « Le cœur sage » (Bouddha - Mode d’emploi), page 227 et 229 :
« ... — En arrivant au monastère de la forêt, j’étais un jeune homme à l’esprit scientifique qui était assez dubitatif à propos de la réincarnation. Ajahn Chah rit et me dit de ne pas m’inquiéter, que je pourrais trouver la liberté sans “croire aux vies successives”.
p. 227
... Le Bouddha Gautama montrait que vivre avec sagesse ne dépend pas de la croyance en une vie aprés la mort.
... Si la croyance en la “réincarnation/transmigration” (d’une structure de conscience) peut apporter dans la vie un sens de l’ordre et une compréhension, on peut aussi en faire mauvais usage. A certaines époques, la “réincarnation/transmigration” a été utilisée pour blâmer les victimes de leurs souffrances ou pour justifier une complaisance à l’égard d’injustices. Toute cosmologie peut être employée de façon saine ou perverse et malsaine. En Occident nos cosmologies religieuses des “paradis” et des “enfers” et nos cosmologies mécanistes scientifiques (“positivisme comtien”, Auguste Comte 1798-1857) ont servi des causes aussi bien bénéfiques que destructrices. Dans les cultures “bouddhiste”, croire en des “renaissances” passées ou/et futures a principalement une influence positive et stabilisante pour ceux qui sont confrontés à des circonstances difficiles et déprimantes.
...
La cosmologie bouddhiste se fonde aussi sur l’expérience. Elle décrit comment des “souvenirs (ou états d’êtres) de vies antérieures” peuvent émerger de la conscience réceptacle au cours d’une méditation et d’une exploration intérieure. Nous pouvons avoir accés éventuellement à ces “souvenirs ou états”, grâce à un entraînement délibéré...
p. 229
Voir également à ce sujet le chapitre « La Renaissance », dans le livre magistral de Stephen Batchelor, « Le bouddhisme libéré des croyances », pages 57 à 63.
* Le neurophysiologue Karl Pribram et le physicien David Bohm ont comparé la conscience à un hologramme dans lequel la plus petite partie contient l’information de l’ensemble. Cette représentation holographique correspond à l’interpénétration des aspects individuel et universel de la “conscience réceptacle”, ainsi que “Le cerveau humain et ses automatismes”, documentaire scientifique — décembre 2011, film de Francesca D’Amicis, Peter Höfer, Fraddie Röckenhau, et les travaux remarquables de la “Recherche sur la mémoire” d’Eric Kandel.
** pouvoir individuant, mais encore libre de toute détermination ou individuation particulières. Force intellectuelle supra-individuelle et déterminante. (p. 315 Julius Evola « Le yoga tantrique » ed. Fayard, 1975)
Nous citerons Dzigar Kongtrul R., lors d’un enseignement à la Sonnerie en Dordogne en France, durant l’été 1990 en présence de Khyabjé Dilgo Khyentsé (K7, Karma et conscience, vacuité des phénomènes) ed. Padmakara “la Besse”, 24620 Peyzac le Moustier :
— « L’esprit est ce qui connais, sans concept. La notion de karma née de l’attachement (de la saisie) au concept élaboré à partir de ce qui est connu à destination de la perception. La première perception des choses est sans concepts, elle est “fraîcheur” (dzo-tchen), voir les pensées de seconde génération et les émotions d’attentes et de sensations de pertes : 5 sens des 5 perceptions donnent le concept qui est la 6ème conscience, la conscience “base” en lien avec les 5 perceptions, qui est la “causalité” du phénomène dit de “karma”. C’est là que tout se joue, car c’est l’intention sous-jacente de la pensée/acte qui porte vers la conséquence bien plus que ce qui tombe sous l’apparence. Ainsi l’esprit d’A/amour et de bienveillance est libre de peurs et met la conscience en paix naturelle. »
*** Ce que nous en disent Arnaud Desjardins et Véronique Loiseleur, dans « La voie et ses pièges », pages 97, 98, Éditions La Table Ronde © 1992
http://www.babelio.com/livres/Desjardins-La-voie-et-ses-pieges/128135
« Il faut bien voir, comme corollaire immédiat, que si je ne suis pas l'auteur des actions en ce qui me concerne, l'autre ne l'est pas non plus. Du point de vue du karma, ou plutôt des karmas, je suis mené par la force des choses, mais l'autre l'est aussi ; si je me trouve inséré dans des chaînes de situations, si mon karma se déroule inexorablement dans cette interconnexion de tous les éléments de la multiplicité, il en est de même pour l'autre.
...
Naturellement l'ego lui-même peut récupérer n'importe quel fragment de vérité à son profit pour mieux camoufler ses mensonges et justifier toutes ses faiblesses au nom d'une irresponsabilité métaphysique, dans une totale mauvaise foi. Nous ne pouvons pas nous emparer d'une idée quand elle sert notre égoïsme et la rejeter quand elle ne nous convient plus.
La vérité — délicate et dangereuse — c'est que l'autre est l'instrument de notre karma et nous sommes l'instrument du karma des autres. C'était son karma d'être blessé, selon ses propres chaînes d'actions et de réactions,et j'ai été l'instrument de son karma. Inversement, l'autre est l'instrument de mon karma ; c'était dans mes propres chaînes de causes et d'effets d'être victime de cet accident ce jour-là. Seulement tant que nous sommes ancrés dans le niveau de conscience habituel, c'est un peu facile de se dédouaner en déclarant : « Oh, c'était son karma ! » Cette manière de raisonner, reprise prématurément à notre compte, ne peut que nous faire du tort si nous sommes encore convaincus que c'est nous l'auteur des actions. On ne peut pas tricher avec des thèmes aussi graves.
Cette affirmation que nous sommes l'instrument du karma des autres et que les autres sont les instruments de notre karma, est notamment exprimée dans la si célèbre Bhagavad-Gîtâ.»
article du 03 juillet 2012
Matthieu Ricard nous dit à ce sujet :
« Concernant la réincarnation*, les méprises sont fréquentes et nombreuses même parmi les bouddhistes. Selon le bouddhisme, effectivement, il n’y a pas d’âme et il n’y a pas non plus de “personne” considérées comme des entités distinctes. Il n’y a qu’un flot dynamique d’expérience, instant après instant, que l’on appelle la conscience. Dans le monde de l’inanimé, il est admis que « rien ne se crée, rien de ne perd ». Il n’y a que des transformations. La matière ne peut naître ex nihilo. Selon le bouddhisme, il en va de même de la conscience, qui ne peut ni surgir de rien ni passer de l’existence phénoménale au néant. D’où l’idée d’un continuum de conscience qui se poursuit d’état d’être en état d’être.
Ce continuum n’implique nullement l’existence d’une âme ou d’un “moi”, pas plus qu’il n’existe une entité “Ganges” distincte du flot sans cesse changeant que l’on appelle le fleuve “Ganges”. Le “moi” n’est qu’une “désignation conceptuelle”, dénuée d’existence propre, attachée au flot de conscience. La “personne” est l’histoire d’un flot de conscience particulier, le vôtre étant diffèrent du mien.
Les êtres “ordinaires” n’ont guère de maitrise sur le flot de leur conscience et ne comprennent pas la nature fondamentale de la conscience. De ce fait, cette conscience est emportée comme une plume au vent par le “Karma”, en direction de divers modes d’existence.
Celui qui a réalisé la nature de la conscience est libéré de l’ignorance et des toxines mentales (haine, désir, arrogance, jalousie, etc.) et n’accumule plus de karma négatif. Le flot de son esprit est à la fois limpide (grâce à la connaissance) et flexible (grâce à l’entraînement). Un tel être est libéré du samsara et n’est plus contraint de se “réincarner” en raison de ses actes “karmiques”.
C’est mû par une compassion sans limite pour les êtres qui souffrent dans le samsara qu’il fait vœu de renaître volontairement pour accomplir le bien des êtres et les délivrer de la souffrance. »...
— Dans le documentaire de “Canal + Production” de l’émission « À part ça - programme 33 » France 1998, de Pascal Dhuchêne, réalisation Amar Arhab, et de l’interview de Mathieu Ricard par Michel Denisot, dans le cadre de celui du Dalaï-Lama actuel, à la 36e minute dudit documentaire, celui-ci (M.R.) nous explique ceci :
Il définit les “maîtres spirituels” du Lamaïsme en deux catégories (en gros, comme il dit) ;
— Les uns sont des maîtres “spontanés” qui ne sont pas “reconnus” comme la “continuation” de tel ou tel maître défunt, mais qui par leur engagement personnel dans une vie hors du sociétal pendant de nombreuses années, ont développé une aura et une richesse spirituelle intérieure telles qu’il finissent par éventuellement transmettre à des proches inspiré(e)s le contenu de leur expérience**.
— Puis il y a ceux*** qui sont “recherchés” comme une “continuité” spirituelle de maîtres défunts, dans la manifestation d’un jeune enfant quasiment uniquement “mâle”. Cet enfant serait supposé porter en lui une part de la réalisation spirituelle du/ou de maîtres ayant vécus auparavant. Ces enfants naîtraient avec un potentiel spirituel particulier plus développé que d’autres enfants. Ceci suppose une vision de l’existence où des êtres viendraient au monde avec des dispositions et des qualités, qui ne sont pas le lot du commun des mortels, et que finalement on ne laisserait pas la Vie et leur vie le manifester naturellement, mais que des institutions très spécifiques, se déclareraient capables de discerner dans la plus stricte confidentialité très restreinte de prélats masculin, et ce dès le plus jeune âge, de spécificité particulières leur donnant un “droit” à une éducation hors et en marge de la communauté humaine classique.
(* La métensomatose)
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tensomatose
(**Il faut bien comprendre qu’au Tibet d’avant l’annexion par la dictature des “han” au milieu du XXe siècle, ces personnages n’étaient pas toujours très académiques, loin s’en faut, et que du fait de la culture autochtone, cela était aussi haut en couleur que notre Rabelais de France monarchique et papale !)
(***très très exceptionnellement “celles”, cas rarissime !)
Dans le documentaire, « L'Enfant élu » concernant le “lama Geshe Konchog”, de Nati Baratz © 2008 Arte, nous découvrons un jeune homme touchant qui dans un village reculé s’était pris d’une grande admiration étant enfant, pour un pratiquant solitaire dans une cabane au-dessu du dit village. Celui-ci décéda et l’ordre monastique (école monastique des “Guéludpa” qui est celle des Dalaï-Lama) au quel il appartenait, confia au jeune homme de partir en quête d’un éventuel garçon (bien sûr !) en bas âge qui pourrait être pressenti comme l’éventuel “continuation” de son activité spirituelle précédente. Au fil du périple il fini par jeter son dévolu sur un charmant bambin, et tout deux finirent par lier des relations affectueuses et de complicités sous le regard plus ou moins bienveillant et plus ou moins perplexe des parents. Les choses et les ans passant vint le moment fatal où l’institution décida en grand apparat et très officiellement “d’introniser” le très jeune petit enfant dans son futur rôle. Et là, les choses se gâtèrent, l’enfant ne comprenait visiblement strictement rien à ce qui pouvait se passer, se sentait complètement éperdu dans sa séparation d’avec le jeune homme en qui il avait placé sa confiance et son lien de petit enfant. Le jeune homme lui-même n’était visiblement pas bien du tout, tout cela sentait le sentiment de trahison, ce pauvre gosse qui n’avait même plus de contacts normaux avec ses parents et sa famille, “perdait son référent” qui lui permettait d’être encore ce petit enfant qu’il était.
La position qui est la notre, ne semble pas pouvoir trouver une compatibilité quelconque dans un tel horizon culturel ici en France. Cela nous semble même très dangereux à l’heure où en nos pays d’Europe la laïcité à encore bien du mal à se dégager d’un passé d’un ancien régime qui n’a strictement plus rien à faire dans le devenir imaginable qui va nous demander beaucoup d’éveil de conscience justement, vers des initiatives et des innovations courageuses pour passer le cap d’un vieux monde qui se meurt, s’écroule et celui qui vient.
Cela nous semble être nous l’avons déjà dit sur ce “blog”, non seulement une erreur de temps et de culture, mais qui plus est, facteur dans une confusion galopante, vers des retours en arrières avec tous les graves dangers que cela recèle.
Ainsi pourrait-on imaginer un seul instant un tel mode de transmission des “savoir” et "connaissance"en nos contrées ? Cela nous paraît rigoureusement impossible pour ce qui concerne le second cas dont nous parle Mathieu Ricard.
Si les “souhaits” des Anciens sages tel que Tashi Peldjör (K. Dilgo Khyentsé) ou Rangjung Kunkhyab (1er Kalou R.), de l’établissement durable de la tradition très originale et brillante du Vajrayana devaient perdurer en nos pays de “civilisation occidentale”, il faudra trouver des chemins innovants en matière de diffusions et d’héritages, probablement dans des organisations beaucoup plus collégiales, responsabilisantes et participatives, et beaucoup plus “ouverte” et respectueuse surtout, des personnes concernées à divers degrés quand à la gestion temporelle et matérielle des choses notamment. Pour l’heure rien en France ne semble aller dans ce sens là, “c’est le temps du règne des lucifuges”, hélas ! Vingt-cinq ans de dérives diverses on très sérieusement rendu très hypothétique un tel devenir viable.
————
... « On prétend souvent que nous ne pouvons pas être bouddhistes si nous n’acceptons pas la doctrine de la renaissance. Du point de vue de la tradition, suspendre la croyance en l’idée de la renaissance pose effectivement un problème, dans la mesure où de nombreuses notions fondamentales doivent alors être repensées. Mais si nous suivons l’injonction du Bouddha de ne rien accepter aveuglément, alors l’orthodoxie ne doit pas nous empêcher de nous faire notre propre opinion sur le sujet.
...
Le Bouddha acceptait l’idée de karma tout comme il acceptait celle de la renaissance, mais lorsqu’il était interrogé sur le sujet, il avait tendance à insister davantage sur ses implications psychologiques que sur ses implications cosmologiques. Le “karma”, disait-il souvent, “c’est l’intention”, c’est-à-dire un mouvement de l’esprit qui se produit à chaque fois que nous réfléchissons, parlons ou agissons. En étant attentifs à ce processus, nous comprenons comment les intentions nous amènent à nous comporter selon des schémas habituels qui, à leur tour, ont une incidence sur la nature de notre expérience. Contrairement à la position souvent enseignée par les “bouddhistes religieux”, le Bouddha nie que le karma en tant que tel suffise à expliquer l’origine de l’expérience individuelle. Tout cela n’a rien à voir avec la compatibilité ou l’incompatibilité du bouddhisme et de la science modeme. Il est curieux qu’une pratique toumée vers l’angoisse et la fin de l’angoisse se voie contrainte d’adopter les théories métaphysiques de l’Inde ancienne et d’accepter comme article de foi l’idée que la conscience ne peut s’expliquer à partir des fonctionnalités du cerveau. La pratique du dharma ne peut jamais être en contradiction avec la science, non pas parce qu’elle offre une quelconque validation mystique à des découvertes scientifiques, mais parce qu’elle n’est tout simplement pas soucieuse de les valider ou de les invalider. Sa seule préoccupation est la nature de l’expérience existentielle.
...
Car se détoumer des préoccupations liées à la vie future et revenir au moment présent exige de manifester une éthique de l’empathie plutôt qu’une métaphysique de la peur et de l’espoir. »...
« Le bouddhisme libéré des croyances », Stephen Batchelor, extraits pages 59 à 63 (chp. 5 “La renaissance”), ed. Bayard © 2004
http://www.babelio.com/livres/Batchelor-Le-Bouddhisme-libere-des-croyances/228067
« transmigration de la conscience vers les états conditionnées et libération de ces états dans l’embrasement de cette conscience hors du connu »
Tout tourne autour des facteurs que sont les trois temps de la pensée qui s’articule dans l’enracinement de la mémoire du connu, engendrant la peur sous l’effet de la “saisie identitaire” et ses liens de dépendances du fait de sa conscience par nature limité, qui engendre, de ce que nous avons été, ce que nous sommes, et de ce que nous serons.
Seul l’accession au “temps global”, dans la cessation de ce phénomène, produit un mouvement de mutation fondamental et radical qui projette la conscience hors du champ énergétique habituel cellulaire du cérébral vers le non-limité et le non-connu où les fardeaux de la vie s’estompent comme un mirage, dans la complète solitude d’être, sans attente, dans le Grand-Silence des sons profonds des mots de toutes pureté.
Ainsi la “transmigration” et ses causes non plus lieu d’être, tout est libéré de lui même. Il n’y à plus que la “danse dans l’espace” de la conscience qui se meut sans plus de contraintes, nous accédons à la “grâce” de la Beauté A/aimante.
« Faire confiance au Lama qualifié,
S’attacher à un homme “méritant”...
Prenez garde à ne pas confondre.
...
L’entité d’absolue pureté du dharmakâya,
Les reliques d’aspect tout matériels...
Prenez garde à ne pas confondre.
...
Croire aux conséquences des actes passés,
Croire que tout dépend des circonstances...
Prenez garde à ne pas confondre.
La foi qui vient du cœur,
Celle qui naît d’une lâche piété...
Prenez garde à ne pas confondre.
Celui qui pratique sincèrement,
Celui qui cherche l’approbation du Lama...
Prenez garde à ne pas confondre. »
« Milarépa » , “Les cent mille chants” - tome III, pages 315-316, (traduction de Marie-José Lamothe), ed. Fayard © mars 1993
article du 6 juillet 2012
________________________________
Le Bouddhisme tibétain et ses grands maîtres réincarnés - Entretiens avec les grands Lamas Tulkous réincarnés (suite)
René Morlet, interview de Ananda Massoubre (T. Trinlay)-(fin)
Pages 374 et 75, l’entretient se poursuit :
René Morlet ;
— En France l’église catholique a aussi instrumentalisé la religion, depuis le baptême de Clovis au Ve siècle ap. J.-C. Ce fut le cas dans toute l’Europe où le catholicisme romain a largement contribué à imposer une organisation politique et sociale. Puis, il y a eu conflit aux XVIIIe et XIXe siècle pour aboutir en France, aux lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 ! Aujourd’hui acceptées par tout le monde, y compris le clergé français. Ouf !
Trinlay Ananda Massoubre : Il faut rappeler que les Karmapas n’ont jamais dirigé le Tibet ; ce sont simplement leurs disciples qui ont été un temps les dirigeants du pays, aux XVIe et XVIIe siècles.
Etre moine et homme politique, c’est incompatible. Nous en voyons les résultats ; soulignons combien le Tibet, pays puissant au Moyen-Age, est resté archaïque, est devenu faible, sous le gouvernement religieux des Dalaï-Lama, pour devenir une sorte de vassal de la Chine !
R.M. : Et finir aujourd’hui en voie d’absorption avancée dans l’empire chinois... En résumé, le Karmapa et le Shamarpa sont des Tulkus qui ont renoncé à toute activité politique pour se consacrer à leur rôle spirituel, alors que des Tulkus comme le Dalaï-Lama, le Sitoupa et d’autres tulkus, demeurent partagés entre ces deux fonctions, avec parfois des prises de position pouvant déconcerter les pratiquants occidentaux habitués à la laïcité...
Autre difficultés, le peuple tibétain considérait les grands tulkus comme des “dieux” descendus sur Terre, des Bouddha vivants ! Les médias en occident reprennent ces vues erronées et les diffusent largement...
Trinlay Ananda Massoubre : Les occidentaux n’ont pas une perception juste du bouddhisme et il ne le voient pas tel qu’il est. Au sens strict du mot, selon la définition catholique, le bouddhisme n’est pas une église ; il n’a aucune structure centrale, aucun Vatican, aucun Pape, aucun enseignant parlant d’un Dieu créateur et l’imposant... Y a-t-il au moins une “église” tibétaine ? Non ! Pas d’avantage ! Le Dalaï-Lama n’est qu’un chef d’école parmis d’autres ; il ne représente que son école ! Qui a d’ailleurs un autre chef spirituel très important qui gère l’école Géludpa, le Ganden Tripa.
Restons bien fixés sur l’essentiel ; la cause du bouddhisme est différente de la cause du Tibet.
R.M. : Visiblement l’Occident a tenté de manipuler la “fonction Dalaï-Lama” et a imposé une “image utile”... Il y a au moins quatre cent cinquante millions de bouddhistes dans le monde et quatre millions et demi de bouddhistes au Tibet, soit 1% des fidèles du Dharma... Tout en admirant les grands tulkus impressionnants de spiritualité, bien des méditants occidentaux pensent comme vous qu’il est temps de tourner la page tibétaine trop politisée, pour recentrer la communauté bouddhiste occidentale sur la vie spirituelle. C’est la position confirmé du grand tulku Shamarpa et de Lama Jigmé Rinpoché.
Revenons au tulku occidental que vous êtes ; avez-vous pris les vœux du moins “bikshou*” (moine mendiant) ? Avec les deux cent cinquante-trois vœux à respecter impérativement sous peine de “rétribution karmique” négative...
Trinlay Anada Massoubre : J’ai choisi de ne pas être moine. La condition laïque convient à un tulku occidental vivant ici et maintenant et les très nombreuses règles monastiques bouddhistes très strictes seraient extrêmement difficiles à respecter dans ce type de société où par contre, l’on peut porter un authentique témoignage spirituel autrement, y compris en fondant une famille...
R.M. : Vous tenez les deux extrémités de deux univers profondément opposés, le monde matérialiste occidental devenu étranger à la spiritualité, ignorant ses lois, attiré par des pacotilles, et les impératifs spirituels des tulkus en “mission ici-bas” ; comment réussissez-vous à vivre votre “réalité de tulku” incarné à Paris aujourd’hui ?
Trinlay Ananda Massoubre : Très tôt j’ai senti que ma responsabilité de “tulku” c’était d’agir pour rendre le monde meilleur là où j’étais, pour inspirer aux gens qui m’entouraient avec compassion et fermeté ces qualités essentielles dans le bouddhisme. Je suis encore jeune et avec persévérance, j’espère arriver à des résultats positifs pour tous.
Je veux être utile ! Enseigner le dharma. L’Occident matérialiste a besoin de la réponse apportée par le bouddha, et moi j’établis un pont entre l’Orient et l’Occident. Je fais partie de ceux qui transmettront le “Dharma” ici, c’est une grande responsabilité et aussi une tâche exaltante !
R.M. : Vous avez tout à fait l’étoffe d’un “tulku” grand enseignant ! Avec la maturité, votre compassion et votre présentation du dharma seront très auspicieuses à tous !
*(moine mendiant, toutefois très impliqué dans le marche du monde "profane" de son époque, voir à ce sujet page 213 notemment, « Itinéraire d'un bouddhiste athée » de Stephen Batchelor)
————————
Le raccourci de l’histoire de France et de l’Europe de René Morlet est dans un simplisme culturel tel qu’il lui enlève toute consistance.
Le fondement temporel historique de l’Eglise Catholique Romaine se situe en 325 a-p J.C., lorsque l’empereur romain Constantin 1er (dit le Grand) convoqua le concile œcuménique fondateur de Nicée. Dès lors l’Eglise Catholique Romaine devint un des principaux pilier et soutien de l’Empire-Romain.
Pour “les Gaules” la situation était très trouble, la situation était une des plus sombre de l’histoire connu de l’Europe. Dans cette période du Ve siècle le vieil ordre romain se désintégrait, le Pape résidait à Byzance (aujourd’hui Istanbul), l’Italie était sous l’invasion dite “des Barbares” (Alamans, Burgondes et autres Goths et Wisigoths), Rome avait été saccagée (Vandales Sillings et Hasdings). Les Francs Saliens (dont Clovis, fils de Chidéric 1er [constitué des éléments franciques hild- « combat » et -rīk « puissant », est attesté sous la forme latinisée Childericus] devint le roi vers 482) venant de la Germanie, avaient envahi la Gaule Celtique. Ils vouaient une grande admiration pour la culture gréco-romaine, dont ils s’efforcèrent de promouvoir l’établissement. Mais en fin de compte ils ne finirent par leur rivalités internes sanglantes autour du pouvoir qu’à en précipiter la fin. C’est dans ce contexte que pris naissance la France et son royaume “chrétien”, le baptême de Clovis ayant eu lieu en 498, reçu le titre de “patrice” de l’Empeur d’Orient (Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale), et devint ainsi le premier roi “Barbare” Catholique réunissant un Concile en 511 à Orléans.
Voilà la genèse historique connue a ce jour, de la « France ».
Nous passerons sans plus nous y attarder sur les épisodes Cathares d’Occitan, Lutther et Calvin, l’Inquisition et les Camisards des Cévennes dans le bouillonnement de la Renaissance.
Quand au “concorda” et Loi de 1905, l’idée “d’une acceptation par tous le monde”(sic) nous a laissée les régions de l’est (Alsace-Moselle) sous une exception du régime. De fait prêtres et laïcs “en mission”, pasteurs et rabbins y sont rémunérés par l’État. Les évêques de Strasbourg et Metz sont nommés par le chef d’état. Et que dire des “lefébvristes” d’Ecône de la “fraternité saint Pie-X” ! Sans parler des écoles scolaires pudiquement appelées “privées”, où le moins que l’on puisse dire c’est que la notion de “laïcité” n’est pas vraiment leur “tasse de thé” !
La spiritualité authentique laïque reconnue est encore à “inventer”... !
Bon revenons à ce qui nous préoccupe ;
Trinlay Ananda Massoubre poursuit :
... “les Karmapas n’ont jamais dirigé le Tibet ; ce sont simplement leurs disciples qui ont été un temps les dirigeants du pays”...
— Alors là il faudrait quand même être un peu cohérent, voir honnête. Ananda Massoubre nous fait part du fait que le Karmapa et le Shamarpa sont ; “...le Karmapa a toujours reconnu le Shamarpa comme son égal en réalisation. Tous deux sont considérés comme “réincarnation” du même principe spirituel. Rappelons-le à nouveau, le second Karmapa a affirmé qu’il reviendrait “en tant que deux personnes...”(sic)
Hors, ils est clairement établit dans l’histoire du Tibet que le quatrième Shamarpa, Tcheukyi Trakpa (1453-1524) devint à 46 ans le souverain suprême du Tibet*. Soit à l’époque où se structurait les monastères de Drépung (1416) et Séra par les deux disciples majeurs de Djè Tsongkhapa (1357-1419) lui-même disciple du quatrième Karmapa Rolpaï Dorjè (1340-1383). Le pouvoir temporel monacal au Tibet était donc établi bien avant la constitution de l’ordre Géludpa, dites des “bonnets-jaunes”.
Ce qui est clair c’est que cette école n’a jamais pu souffrir la voie des mystiques, comme par chez nous en Occident le clergé séculier, il n’est que de s’en rapporter ce que nous dit Jacques Bacot, traducteur inégalé de la biographie de Milarépa (par ses proches disciples du XIIVe siècle), page 29-30 :
« Quelques-uns se croient pleins de mérites et sont fier d’être de bons religieux. Ce n’est que de l’orgueil mondain. Donner cent pour recevoir en mille, cacher aux yeux des hommes sa misère morale, c’est boire le poison... Ne poursuivez que la “sainteté”... La grandeur de l’un est l’humiliation des autres. Le silence sur soi évite les conflits... Rejetez ce que l’égoïsme fait paraître bien mais qui nuit aux créatures. Faites ce qui paraît péché mais profite aux créatures. En un mot agissez de manière à ne pas rougir de vous-même... A quoi bon méditer sur la patience si elle ne répond aux injures ?
La notion du néant engendre la pitié.
La pitié abolit la différence entre soi et les autres.
La confusion de soi et des autres réalise la cause d’autrui.»...
... Milà s’abîme dans la contemplation mystique. Trois siècles plus tard, Tsongkhapa, s’attaquera indirectement, au moyen d’une astreignante liturgie, au mysticisme même ; il fondera la théocratie et adaptera le bouddhisme au gouvernement temporel. »...
Ed. Fayard 1976
Quand au politique et au monastique et sa soi-disante incompatibilité, clergé dit “régulier” et clergé dit “séculier” ont toujours tourné autour des puissants du monde, du pouvoir et de la finance. Nous n’avons pas à juger l’histoire qui est ce qu’elle est, celle des humains, quel que soit leur rôle sociétal. C’est justement de cela dont Marpa, Milarépa parlaient de se déconditionner !
Et de là accuser l’institution des Dalaï-Lama d’être responsable du désastre actuel du Tibet, c’est non seulement développer et afficher là aussi une profonde ignorance de la réalité historique du Tibet, mais qui plus est, d’éluder totalement que le XIIIe détenteur du titre vers les années 1920 et ultérieures essaya vainement de lever des fonds sur les richesses des monastères tibétains (propriétaires de plus de 70% du foncier !) toutes écoles confondues, qui dans un acte de subversion et de félonie refusa de se soumettre à cette nécessité d’Etat, structurer une armée moderne pour garantir l’indépendance territoriale des peuples tibétains*.
L’institution des Dalaï-Lama est de fait dans l’histoire du Tibet éminemment politique, et juger cela en reviendrait chez nous à juger nos monarchies. Ce sont des faits de l’histoire des peuples, avec de plus ou moins bonnes et moins bonnes choses comme en tout, c’est la nature même de l’existence !
* - Charles Bell, agent politique du gouvernement Anglais des Indes, apporta sont soutient personnel entier au XIIIe Dalaï-Lama à ce sujet, dans un projet de formation militaire sur une vingtaine d’années. Si trahison il y a eu à la patrie du Tibet, c’est bien dans les hiérarques [système des “tulkü” en particulier] du Tibet féodal et crasseux qu’il faut chercher ! Consulter impérativement à sujet l’article de Georges Bataille, page 33 et suite, de la revue LungTa n° 6 © C. Besuchet février 1992, Suisse et le chapitre premier “Contexte de l’action politique du XIIIe D.-L.” de l’ouvrage remarquable de Heater Stoddard Karmay, publié par la société d’Ethnographie © 1985 Paris - “Recherches sur la Haute-Asie, 9” - « Le Mendiant de l'Amdo », voir sur Gedun Chophel par Jamyang Norbu :
https://www.babelio.com/livres/Stoddard-Le-mendiant-de-lAmdo/560024/critiques/507562
Poursuivant, René Morlet nous informe qu’il y aurait des Tulküs de haut lignages qui auraient “abandonné” toute implications dans les affaires du gouvernement en exil à Dharamsala, et d’autres qui s’y sentiraient encore fortement engagés. Officiellement depuis l’été 2011, le gouvernement est issue de la société civile tibétaine. Pour le reste, c’est comme par chez nous personnes n’est dupe, aucuns prélats ne songe à délaisser son statu, ses prérogatives, et aller habillé de leur seule robe monastique (ou autre vêtements) mendier le long des chemins comme le vivait celui dont ils se réclament... et d’autres au Tibet, plus récemment, comme Dza-Patrül fin du XIXe, par exemple. Déjà si certains faisait ne serai-ce que l’expérience de ce que c’est que de fournir un travail rémunéré dans un sociétal donné, nous nous en satisferions à titre de “fraternité”, mais il est vrai que le travail est “impur”, et le fruit de ce travail ils l’acceptent avec bienveillance, cela permet au travailleur, de “purifier” ses justes (ou pas) salaires.
Bon, laissons là ces allégations fumeuses... Cependant comprenons bien que l’implication du “lamaïsme” dans l’histoire culturelle et politique du Tibet depuis des siècles est telle, que “un abandon” de sa part en vers les peuples tibétains équivaudraient à une véritable infamie sans nom !
Ananda Massoubre nous confond dans une perplexité insondable quand il nous expose qu’il n’y a pas “d’église tibétaine” ; une multitude de prélats et de structures institutionnelles monastiques sans “Eglise”, au prétexte fallacieux d’un comparatif déplacé sur le contenu doctrinal qu’il n’y a pas de “Dieu créateur imposé” dans le Lamaïsme par ailleurs extrêmement hiérarchisé, et il sait de quoi il parle puisqu’il en fait parti !
Et alors quand il nous dit que le Dalaï-Lama “n’est qu’un chef d’école parmi d’autres ; il ne représente pas son école ! Qui a d’ailleurs un autre chef spirituel très important qui gère l’école Géludpa, le Ganden Tripa”(sic) on croit “rêver” !
Si le Dalaï-Lama, effectivement bien qu’issu de l’ordre monastique des Géludpa (une branche des Kadampa anciens, réformé sous Djè Tsongkhapa) n’a pas la possibilité de changer quoi que ce soit dans cet ordre directement, sauf à influer sur la nomination du Ganden-Tripa**, en revanche il a dans sa manifestation présente reçu fin des années 80, la quasi totalité (exception faite de ce qui pouvait contrarier ses vœux monastique directement) du grand yogi Khyabjé Dilgo Khyentsé détenteur des quatre lignées majeures du Vajrayana toutes les transmissions de celui-ci. Donc c’est une contre vérité que d’affirmer péremptoirement que le Dalaï-Lama actuel n’est porteur que de la tradition Géludpa, c’est tout simplement faux. Et nous trouvons ces propos quand nous, hostile et indigne d’une personne qui par ailleurs se réclame et était de fait, de la directe influence spirituelle du premier Khyabjé Kalou rinpoché. Nous n’avons pas peur de l’exprimer ici, et fermement, cette attitude et disposition d’esprit nous indispose profondément !
(Depuis lors les “pratiques publiques” de “Dorjé Shougden” au sein des monastères de la lignée des Guelud-pa, furent interdites, mais le Dalaï-Lama en laissa la libre pratique à titre personnel. En effet cette “divinité tutélaire irascible”, est principalement dévolue chez les Guélud, à “réduire à merci” les téméraires qui se risqueraient à suivre des enseignements des “hérétiques” du Dzo-tchen et autres mystiques du Tcha-djà Tchen-po !
voir a ce sujet pages 126 à 127 et 257, de Stephen Batchelor, « Itinéraire d'un bouddhiste athée », ed. Seuil © février, 2012)
* page 141, « Karmapa », © 1976 Arché-Milano, Nik Douglas et Meryl White (trad. française Georges Driessens - 1979) avec lettre introductive du XVI Karmapa en date de 1973 page VIII et IX
** voir à ce sujet sur ce blog “L’institution des Dalaï-Lama" page 2
————
Ananda Massoubre :
“ ...l’essentiel ; la cause du bouddhisme est différente de la cause du Tibet...”
— Le bouddhisme est-il “une cause” à défendre ?
“Pratiquer” le bouddhisme n’implique pas de le “défendre”, nous tentons de le vivre au-delà de la définition elle-même, c’est un état auquel nous aspirons. “Défendre” n’est pas transmettre, ce n’est plus se mettre au service de... et présenter, mais prendre un parti. Cela n’est plus proposition et inspiration pour l’existence !
René Morlet parle de “communauté bouddhiste occidentale”... là nous avons une profonde interrogation quand à ce quoi dont il parle, et si cela recouvre seulement une réalité objective ? Par exemple : le Zen Nippon est-il à inclure et où ? Occident ? Extrême-Orient ? Le Japon d’aujourd’hui étant tellement au carrefour de ses traditions ancestrales et de la “modernité” qu’il serait bien difficile d’en dire quoi que ce soit ! Rien qu’en France, nous avons rencontré des enfants de l’Indochine, des expatriés de familles princières du Laos... Nous avouons là ne pas du tout appréhender de quelle “communauté” il s’agirait ? Faire une équation quantitative et comparative avec les ressortissants du Tibet nous semble complètement incongrue, d’autant que si l’on parle de “Dharma” nous devons y inclure toute ce qui s’y rapporte de l’Inde, et alors là nous “explosons” les chiffres ! Que nous sachions, aucune “communauté” de cette catégorie générique n’était représenté à Assise le 27 octobre 1986, il y avait de nombreux représentant des traditions près-citées s’y rapportant dont le Dalaï-Lama actuel, mais rien de semblable !
Que signifie exactement “tourner la page tibétaine trop politisée” ? Se diriger vers un bouddhisme Vajrayana des pays Occidentalisés, autonome dans leurs structures temporelles ? Qui va fédérer cela, sous quelle forme, dans quel cadre des législations diverses des pays concernés ? Pour ce qui nous concerne l’U.B.F. de France ? Tout ceci reste obscur, confus, dans des arcanes tortueuses, voire très douteuses.
Ananda Massoubre nous assure que nos types de sociétés à l’occidentale son “porteuses” d’authentiques témoignages dans la vie laïque, et particulièrement au sein d’une famille.
Nous en sommes bien convaincu, mais hélas la réalité de l’expérience est tout autre, et ce à commencer par l’entité du lignage auquel il se déclare être rattaché actuellement, soit Dhagpo Kagyu Ling, où nous avons pu y vivre l’expérience très exactement opposé à l’extrême* ! Mais qu’il se rassure Kagyu-Ling n’était pas mieux, et franchement mis à part Khyabjé Dilgo Khyentsé et Jamyang Dorjë (Nyoshül Khen R.), nous n’avons jamais eu droit à un quelconque respect de pratiquant du Vajrayana. Mais ces deux maîtres incomparables ont largement suffit à compenser pour ce qui nous concerne le déficit patent par ailleurs. Ce fut beaucoup plus compliqués et douloureux pour nos quatre enfants et notre ex-épouse**.
René Morlet semble s’engloutir dans des clichés de mauvais alois quand il nous fait part de ses états d’âmes ; “... deux univers profondément opposés, le monde matérialiste occidental devenu étranger à la spiritualité...”(sic), nous finissons par nous demander dans quel monde il vit exactement lui aussi ! Il n’y a pas de “mondes opposés”, il y a des manifestations diversement obscures partout sur cette Terre. Quand aux “missionnés d’ici-bas”, nous avons eu tout loisir au cours de notre existence atypique d’en éprouver la teneur, mieux vaut ne pas trop s’attarder en leur compagnie ! Nous nous satisferions amplement que ceux et celles qui sont “au service” de ce dont ils se réclament, fassent leur travail avec sérieux, compétence, attention, écoute et respect, plutôt que d’avoir des préoccupations d’un tout autre ordre dans le règne du “paraître” !
Ananda Massoubre nous affirme être un pont entre l’Occident et l’Orient, nous lui serions reconnaissant d’essayer d’être un lien authentique entre les “kayas” vers cette dimension... :
« La méditation, c’est la somme de toute énergie. Ce n’est pas l’énergie créée par la pensée à l’occasion des frictions qu’elle suscite, mais l’énergie qui se manifeste dès qu’il n’y a plus trace de conflit au sein de l’esprit. Le mot religieux est sans doute celui qui décrit le mieux l’acte de rassembler toute son énergie afin d’agir avec attention. Un esprit religieux sait être attentionné, c’est à dire qu’il fait preuve d’égards, d’attention, il sait regarder, observer. Et cette observation est pleine d’affection, de compassion. »
Jiddhu Krishnamurti, « Cette lumière en nous, la vrai méditation », page 50 - Ed. Stok © 2000
* ... «Ces lamas nouvellement formés ont pour certains pris des responsabilités à Dhagpo Kagyu Ling. Si je m’en tiens aux récits de plus d’une dizaine de personnes, témoins de l'époque, certains de ces lamas ont littéralement « pris le pouvoir » au centre périgourdin et ont décidé de « faire le vide » : des personnes ont été plus ou moins sommées de partir. Pour Éric, témoin de l'époque : « La grosse tête de certains qui avaient connu une inflation considérable de leur ego en devenant lamas a été une catastrophe pour le centre. Lama Jigméla ne pouvait pas faire grand-chose, il était en retrait ». C’est à ce moment-là que les nouveaux lamas ont insisté sur la pratique et surtout, sur la retraite de trois ans, seule garante selon eux, d’une réalisation. Cathy, aujourd'hui mère de famille se souvient :
« J'ai tellement entendu dire : "si tu n ‘es pas moine, tu n'as rien compris, si tu ne fais pas une retraite, tu n'as rien compris et puis alors si tu fais des enfants, tu n'as encore moins rien compris". (Rires) Donc, ça, c'était un peu le discours intégriste il y a quelques années. Maintenant ça change, il y a plus d'espace. » (Dordogne, 2003)
Cathy juge d’« intégriste » le discours qui renvoie à l'application d’une certain orthodoxie religieuse.» ...
— voir « Maître dans la diffusion et la transmission du bouddhisme tibétain en France » de Cécile Campergue, page 252, © 2012 ed.l'Harmattan
http://www.babelio.com/livres/Campergue-Le-maitre-dans-la-diffusion-et-la-transmission-du-/644762
** Dans le même ouvrage pages 279 à 281, sur l'affaire "lama Kunzang Dorjë", alias Robert Spatz au Château de Soleils, hameau de Castellane, (tout comme les frasques de Plaige en Bourgogne, cela nous échut dans notre vie privée et conséquences professionnelles très graves, par voies de circonstances relationnelles de "milieux catholiques", dans une véritable haine actée d’intolérance ... et pour cause !) nous goûtons par le menu la duplicité alambiquée d'une certaine hiérarchie lamaïque quand il s'agît de finance et de "pouvoir" ... !
article du 09 juillet 2012
---------------------------------------------------------------------------------------
Extraits de ,
« Chögyal Namkhaï Norbu »
film avec Yeshi Silvano Namkhaï (Khyentse Yeshe)
de Jennifer FOX © - 2010
Ce film documentaire relève de la voie du « Dzogpa-Tchenpo » ou « Grande complétude » de la Lignée des « Tertön » ou « découvreurs de trésors spirituels » issue du maître du nord de l'Inde Padmasambhava.
- 01 :15
Celle-ci est décrite par Chögyal Namkhaï Norbu comme « voie suprême du bouddhisme tibétain » qui était enseignée comme une voie « cachée et secrète » au Tibet, ce en quoi il s'est placé en opposition aux règles en vigueur dans le système théocratique du Tibet ancien révolu aujourd'hui.
- 04 :44
Y. Khy. :
« Mon père et moi nous n'avons pas de relations affectives. Cependant avec ma sœur et ma mère* il en a ; nous sommes assez distants. Mon père ne comprend pas ce qu'est une relation père-fils ! Il me traite toujours comme le fils d'un « maître », pas comme un père dans une famille classique.
*(italienne de confession catholique, elle a connu Namkaï Norbu vers 18 ans et c'est mariée en Italie vers 20 ans. Chögyal Namkhaï Norbu avait été invité dans les années soixante en Italie par Giuseppe Tucci, auteur en particulier de « Théorie et pratique du Mandala », 1969)
- 05 :44
Y. Khy. :
« Mon père n'a jamais eu l'occasion de s'exprimer quand il était enfant. Il était très jeune quand il a été enlevé (5 ans!) à ses parents. Placé dans un monastère, on attendait déjà de lui qu'il se comporte comme « un maître » ! Cela n'a pas à être reproduit ici dans les pays de culture occidentale !
- 06 :39
Nam. Nor. :
Je viens d'une famille commune, originaire de la campagne tibétaine (région du Khams), j'ai été reconnu « tulkü » à cinq ans d'un Lama ; Dharma-radjà. Mon oncle maternel était Chökyi Wangchug Khyentsé Rinpoché.
- 09 :00
Y. Khy. :
« Quand mon père partait pour des enseignements, nous étions seuls à la maison ma mère, ma sœur et moi ; quand il revenait, il y avait soudainement un monde fou ! »
(son enfance a visiblement été perturbée psychologiquement, pas de vraie vie intime avec le père, et en Italie, c'est culturellement parlant, « une anomalie » !)
- 13 :00
Nam. Nor. :
Après ses études monastiques il rencontra son maitre-Racine, Rigdzin Changchub Dorjë Nyala Rinpoché, enseignant du Dzogchen et un « tertön », « amchi » (médecin traditionnel) également, né à Nyarong (est du Tibet). C'était un yogi accompli qui fit découvrir l'importance à Namkhaï Norbu, d'une la relation authentique d'avec un maitre spirituel.
- 15 :03
Y. Khy. :
« Mon père à beaucoup souffert au monastère, dans les monastères tibétains ils frappaient les enfants ! J'ai toujours espéré trouver un moyen de communiquer avec mon père »
- 18 :20
« Dans la conception de la Vie de mon père on incarne toujours quelque chose... »
- 19 :40
Namkhaï Norbu présente son fils Yéshi Khyentsé au XIVe Dalaï-Lama, échange de regards, sourires aimables, mais pas un mot...
- 22 :19
Yéshi Khyentsé, un « tulkü » ? Il n'est pas convaincu par quelques faits mémoriels troublants, puis il déclare : « Les gens sont en quête de mythes et de légendes, de saints, ils cherchent des hommes très puissants, ils aiment toutes ces images colorées, ces visions, dans ce cas ils n'ont qu'à aller au cinéma ! »
- 23 :19
poursuivant ;
« Je suis ici, maintenant, je ne veux pas être l'ombre de quelqu'un ! Les gens savent tout de moi, mais personne ne me connaît vraiment !
Je n'aime pas cette idée de ne pas être moi-même, je ne veux pas de cette responsabilité, elle me fait peur ! »
- 25 :00
Nam. Nor. :
« Je n'ai pas accepté d'envoyer mon fils Yéshi dans un monastère en Inde, bien qu'il ait été considéré comme tulkü, parce que je ne voulais pas qu'il soit conditionné !
Si il porte vraiment en lui un aspect de la conscience d'éveil de mon oncle Khyentsé, hé bien nous verrons comment cela se manifeste ! »
- 26 :11
Y. Khy. :
« Mon père pense que le fils d'un maître doit être comme un maître ! Libéré des besoins et de la peur, dans le sens d’appréhender la vie. Je n'ai pas peur de mourir, mais de vivre ! »
- 28 :00
(La « petite famille » de Namkhaï Norbu aime bien le vin et mange classiquement comme tout italien)
Yéshi K. « Je mène une vie normale, et je suis content d'être un père classique ! »
- 32 :00
« Un guru ou maitre spirituel n'est pas un dieu ! Ce n'est pas forcément un saint ! Au Tibet cela se passait comme cela, c'était quelque chose dans la normalité culturelle, alors les gens pensent que peut être cela doit être la même chose ici en Occident ! Mais je ne supporte pas cette situation, ils oublient que mon père est un être humain !
- 35 :18
La femme Namkhaï Norbu exprime un ressenti différent de lui :
« On ne peut pas toujours faire plaisir aux autres ! »
Namkaï Norbu :
« Il faut faire de son mieux pour contenter tous les gens, comme le Pape (J.-P. II à l'époque), il bénit tout le monde. »
Sa femme lui rétorque avec une pointe d'humour :
« Oui, mais de la télévision ! »
- 37 :00
Spiritualité de structure familiale et spiritualité communautaire ne font vraiment pas bon ménage !
- 39 :00
Namkhaï Norbu est hospitalisé pour une sorte de leucémie (cancer du sang), un changement profond d'être semble s'opérer ; il confie :
« La vie est difficile ! »
- 42 :00
« Je me suis dit qu'au lieu de me préparer à mourir, je pourrais peut-être essayer de surmonter cette maladie, subjuguer cette négativité. Alors je me suis mis à pratiquer, utiliser les mantrayanas, à travailler mes rêves, aussi à nager et flotter sur l'eau, à intégrer les éléments pour me sentir plus vivre... !
- 45 :00
Le rêve en conscience est très important pour ceux et celles qui pratiquent.
- 46 :00
Mission et fonction
Y. Khy. : « tulkü » !
« Il faut que je vive comme je suis maintenant ; comment être quelqu'un dans le présent si l'on se réfère tout le temps à ce que l'on a été dans le passé... !?
- 47 : 56
Yéshi K. nous parle de son père Namkhaï Norbu : « Il est persuadé que les personnes de sa communauté sont les consciences transmigrées des personnes qu'il a connues au Tibet !
- 49:45
Namkhaï Norbu parle de son oncle maternel Khyentsé, mort en prison au Tibet.
« Il a eu beaucoup de problèmes au cours de sa vie avec les institutions monastiques du Tibet théocratique, leur corruptions et la bureaucratie, mais il s'en est toujours bien tiré de ces situations toute sa vie. Je ne veux pas recréer ce genre de problème avec mon fils !
- 51:40
Le samsara est comme un océan, tous les jours nous nageons dedans ! La libération du samsara, c'est nager avec le plus d'aisance et de légèreté possible, avec le moins d'attachement et d'émotionnel trouble et perturbant possible. »
- 53:00
Y. Khy. :
« Fonder une famille, cela change la Vie » !, c'est une lourde responsabilité, et cela dure jusqu'à la mort ! »
- 53:53
(Le chant de Vajra au volant d'une voiture ; peut être à ne pas conseiller aux novices... !)
- 55:14
Nam. Nor. :
« Même Gautama le Bouddha n'a pas réussi à faire travailler harmonieusement ses adeptes, c'est très difficile d'harmoniser le travail spirituel d'une communauté ! »
Y. Khy. :
« … plus la communauté grandissait, plus elle se détériorait, les moyens augmentant, la distance entre élèves et enseignants aussi proportionnellement !
(citant son père) : Quand je mourrais, tout disparaîtra, il y aura les divisions, et les gens se déchireront, comme du temps de Gautama avec les dix-huit écoles différentes après sa mort. »
- 56:24
Nam. Nor. :
« Les gens m'ont tellement fait confiance, je ne pouvais pas arrêter ! Et c'est ma faute !
Bien sûr, si il y avait un moyen j'arrêterais tout de suite, mais ce n'est pas possible ! Je ne peux pas arrêter ! (Namkhaï Norbu semble visiblement préoccupé...) Parce-que ma responsabilité est engagée et est énorme !
- 58:14
« Les musulmans et les chrétiens pensent que la conscience meure (?), mais elle se manifeste à nouveau dans une autre vie... »
- 59:00
Yéshi Khyentsé se décide devoir « secourir » la situation de la communauté de, et avec son père.
- 01:00:00
Y. Khy. :
« Lors d'un projet, il doit y avoir une personne qui centralise toutes les informations essentielles. Cette personne doit pouvoir communiquer avec tous les intervenants du projet. Ce doit être une personne qui est en acceptation de pouvoir se tromper, de faire éventuellement des erreurs et de les assumer, et d'être disponible 24h/24 pour l'efficacité. »
- 01:02:00
Yéshi Khyentsé poursuit : « Je n'ai pas demandé à être le fils d'un maître, mais ne pas vouloir être ce que l'on est, devient-il pour autant une imposture ? Et qui nous sommes en fin de compte réellement ? Pourquoi devenir quelqu'un que l'on ne veut pas être ? Pour mon père la question ne se pose pas ! Mais ce qui est valable pour lui, ne l'est pas nécessairement pour moi ! »
- 01:07:00
Nam. Nor. :
« Nous devons partir à la découverte de notre esprit, comment il est fait et comment il fonctionne »
- 01:07:37
Yéshi Khyentsé nous parle de « visions », de rayons luminescents...
- 01:09:00
« Bouddha lui-même n'a pas pu contenter tous ses disciples... »
(beaucoup de rêves précis, sans y trouver un sens particulier et intelligible...)
- 01:13:00
Nam. Nor. :
« si quelqu'un suit sérieusement des enseignements et instructions, il doit y avoir une confiance réciproque.
L'initiation conduit à la pratique afin d'en assumer la fonction. »
- 01:16:00
« Être reconnu comme « tulkü » n'aide pas et ne fait que créer des problèmes, parce-que cela provoque chez les gens des attentes magiques...
(l'activité de Purba met en scène Djorba, l'union des choses, et Dorba, la dissolution des choses. Cette symbolique active protège des êtres aux activités toxiques, pour eux-mêmes ou les autres êtres, qui nuisent à la dimension spirituelle de la Vie.
- 01:19:00
Le « complexe du guru »...
La nature de l'esprit d'éveil n'est pas le fruit d'un effort par lui-même...
- 01:21:00
Y. Khy. :
« J'ai eu des rêves qui me portaient dans des souvenirs ayant trait à ma propre mort. J'ai eu envie de finir ce qui était commencé par ailleurs... »
- 01:25:00
(arrivée au Tibet), commentaires :
« Tout ce qu'ils veulent (les Tibétains en question), c'est un maître », (ils sont en attente addictive).
L'arrivée au Tibet de Yéshi Khyentsé est pathétique à bien des égards... Les personnes présentes font peine, et répètent comme une psalmodie incantatoire pouvant les libérer de leur désastre présent : « Rinpoché, Rinpoché, Rinpoché... » ad-libitum... Ils ont perdu leur monde, comme tant d'autres peuples à travers l'histoire chaotique des soubresauts de notre humanité. Ils essayent de revivre un passé de leur histoire qui n'existe plus vraiment, afin de tenter de se reconstruire une mémoire culturelle qui leur échappe en grande partie, cet émouvant, triste, mais c'est leur réalité, de leur « maintenant », et qui leur appartient...
- 01:28:00
commentaires : « Depuis deux mois ils sont comme fou, en attendant la venue de Yeshé Khyentsé. Ils n'ont pas vu de maître depuis 1958 » (Chökyi Wangchug Khyentsé Rinpoché).
- 01:29:00
(démonstration ostentatoire de la « dévotion » à la tibétaine envers Yeshé Khyentsé,qui le laisse visiblement perplexe et quelque peu « dépassé » dans l’invraisemblable...)
- 01:30:00
Yéshi Khyentsé dit reconnaître des endroits vus dans certains de ses rêves/visions.
- 01:31:00
« Mes rêves/visions que je faisais très jeunes appartenaient plus à un futur qu'au passé. (et d'ajouter) :
Si nous arrivons a recouvrir notre connaissance intérieure, alors là oui, cela veut dire qu'il y a quelque chose, et cela change vraiment tout !
Nous allons essayer de « lire » et « comprendre » ce qu'il en est, des faits et réalités, des possibles, de l'analyse d'une situation, en tentant de ne pas nous laisser dériver vers des rivages de critiques cartésiennes, pas plus que de complaisances émotives et sentimentales.
Un des grands mérites de ce documentaire filmé, est à la fois qu'il se situe en vues intimes, de l'intérieur, vécu par les personnes concernées, sans étalage ni voyeurisme, et qu'il est sans concession quant à l'héritage spirituel et culturel du pays dont il est question, le Tibet.
Nous ne reviendrons pas sur le terme de notre point de vue totalement inapproprié du titre du film « Ma réincarnation », qui relève d'une cosmologie archaïque*, sans que pour autant nous évincions son questionnement. Cependant nous nous tournerions bien plus volontiers sur les connaissances scientifiques actuelles concernant le fonctionnement du cerveau humain, et de la physique de la mécanique quantique et de la théorie des cordes, où à notre humble avis nous pourrions trouver des débuts de réponses intelligibles, mais cela relèvera d'un autre propos, dans nos investigations actuelles.
D'emblée Namkhaï Norbu pose dans son exil en Italie des années soixante, son opposition farouche au système théocratique tibétain, ce qui semble avoir déjà été le cas de son oncle maternel Khyentsé.
Yéshi Khyentsé, dès les débuts de ce documentaire édifiant par bien des aspects, parle et revient souvent sur cette énorme difficulté de relation de père/fils qu'il vit visiblement très très mal. Son père, de par son éducation plus que spartiate et brutale et dès le plus bas âge dans les institutions monastiques de son pays d'origine du Tibet, semble être dans l'impossibilité d'être un père, dans l'attente où son fils italien de par sa mère se situe, et quand on sait** ce que peut être ce genre de relation en Italie, nous comprenons aisément son incompréhension et son désarroi.
Une chaîne de carences graves dans cette relation père/fils s'est instituée. Le père ne sait pas ce que c'est « être un fils pour un père et père pour un fils » du fait de son enfance meurtrie et éludée, et reproduit cette incapacité avec son propre fils, alors qu'il trouve une possibilité d'échange affectif avec sa femme et sa fille.
Nous sentons poindre quelques protestations à peine déguisées de Yéshi Khyentsé quant à ses origines culturelles paternelles, quand il exprime le refus de se voir dans l'Italie de la fin du XXe siècle dans la reproduction de tels schémas ! Et nous ne pouvons qu'acquiescer à cette légitime attitude, nous l'avons déjà exprimé à plusieurs reprise sur ce blog, c'est inacceptable dans nos pays d'occident de nos jours ; ces modes éducationnels datent de l'ancien régime en nos contrées, excusez du peu !
En outre l'ambiance décrite de son enfance laisse pour le moins rêveur. Dans la solitude avec sa mère et sa sœur quand le père enseignait au loin, et, envahi jusque dans sa chambre quand il était là, avec « ses étudiants »... ! Tout ceci met mal à l'aise, et nous compatissons réellement devant les perturbations psychologiques sévères auxquelles Yéshi Khyentsé a du faire face pour pouvoir se construire comme être humain original à part entière.
La difficulté a très certainement été bien réelle, dans sa protestation de sauvegarde de son intégrité, et de sa quasi horreur de l'idée dangereuse d'être « habité » par autre chose que lui-même. Namkhaï Norbu lui-même refuse tout idée de « conditionnement » envers son fils, et lui fait confiance pour qu'il révèle un jour ou l'autre ses qualités intérieures de biens humains et spirituels. (Nous nous sommes précédemment expliqué également à ce sujet, et ne pouvons là aussi que saluer cette courageuse et éclairée décision ! C'est celle d'un Dzogchen! Et un vrai !)
La vie au quotidien des uns et des autres est assez touchante, pleine de simplicité, une vie somme toute presque classique.
Namkhaï Norbu semble se faire une curieuse idée d'un Pape catholique ! Nous reviendrons plus tard sur le sujet de sa perception du christianisme...
Yéshi Khyentsé s'insurge et combien avec raison là aussi, nous l'avons également abondamment développé sur ce blog, l'idée stupide et anachronique de la reproduction en pays occidentaux, d'un état d'être culturel importé d'une contrée lointaine, le Tibet ! C'est effectivement du grand n'importe quoi, et même bien pire, car cela s'est révélé être d'une profonde malhonnêteté globalement et dans bien des cas plus précisément véritablement catastrophique ! Il est même d'un humour assez caustique à ce sujet...
Yéshi Khyentsé soulève aussi la très délicate adéquation du dynamisme d'une spiritualité vécue au sein d'une famille qui ne va pas forcément dans le sens d'une vie de communauté spirituelle, et même bien au contraire. Il y a une sorte d'incompatibilité de structure en ce sens que ce sont des « organismes » vivants qui ne sont pas régis par les mêmes ordres (autorité) et règles (fonctionnement) de relations humaines, même si dans l'une et dans l'autre le but à l'horizon est similaire, le parcours lui est extrêmement différent dans ses implications et maturations fraternelles d'êtres en communion.
La communauté spirituelle vit un enseignement sur une structure idéologique, et est dans le commandement, alors que la spiritualitédans l'A/amour de la parentalité suggère et est tout en appel et en sollicitation, quand bien même elle se réfère à une idéologie, celle-ci n'est qu'en fond diffus, alors que dans la communauté religieuse elle est prééminente. Dans le cas d'espèce la dynamique de détérioration de la qualité relationnelle des membres de la communauté d'avec ses moyens matériels, économiques se développant, et son ampleur grandissante des personnes la constituant, est clairement mis en exergue et donne à réfléchir, sur ce qui c'est passé ailleurs, en France par exemple, sujet que nous connaissons assez bien ... !
Comme il arrive parfois, souvent lorsque nous sommes impliqués dans une démarche intérieure réelle de connaissance de soi, la maladie, l'accident qui nous touche, nous atteint et opère dans le silence de notre être de profondes modifications dans notre relation à la Vie. C'est ici aussi le cas pour Namkhaï Norbu, son attention à sa relation aux éléments naturels, tel que l'eau dans son cas cité, lui ouvre une autre approche de sa vie.
Puis vient entre Yéshi Khyentsé et son père l'épineuse difficulté d'aborder ce qui improprement est désigné comme mission, alors qu'il s'agit de fonction en réalité, même si elle est en relation d'avec la mission.
En effet la fonction est principalement action communautaire, voire collective, alors que ce qui est de l'ordre de la mission est à l’œuvre en soi, plus elle se précise en exigence et plus elle est davantage dans une relation directe d'être à être. Plus la mission œuvre et moins l'enseignement et la gouvernance s'affirment, car elle est appel aux contacts directs des personnes et non dirigiste au collectif, d'une fonction.
Quelle curieuse perception a Namkhaï Norbu du Corps Christique ! (je n'ai pas assez de vécu de l'Islam pour en parler)
Lorsque le Corps Christique touche de sa grâce un être, son humanité se modifie à proportion de l'appel, plus celui-ci est grand, plus la présence Christique est puissante, quand bien même son cheminement peut ne pas être forcément très intelligible dans sa manifestation naissante. La conscience de l'être touché par Lui n'est plus exclusivement de l'ordre de l'encodage des fonctionnalités basiques de vie de l'humain. Les biens humains (ou pàramità pour la tradition de Gautama le bouddha) portés à leurs réalisations totales par le Corps Christique qui imprègnent non seulement la conscience de la personne touchée, mais tout ce qui peut lui être lié d'une manière ou d'une autre atteignant ainsi au domaine de la supra-conscience humaine incarnée par Jésus le Christ sur cette Terre, et ne relève donc plus, d'une conscience limité à son individualité. Ainsi mort et renaissance ne sont plus vraiment à l'ordre du jour pourrait on dire à ce niveau, mais l'être du Christ lui-même donné, de sa vie dans la douleur, comme proposition d'une humanité en devenir dans le présent d'un passé désormais révolu !
Yéshi Khyentsé est très réticent sur cette fonction du « tulkü », il se rend compte qu'il y a là un grand risque pour son équilibre intérieur et l'émergence de ce qui est de l'ordre de sa mission. Son père en est conscient et fait tout son possible pour lui éviter les complications et les problèmes inutiles lié à cet aspect culturel du Tibet ancien qu'il ne prise guère ; cependant il le presse tout de-même, car il est aussi conscient du passif lourd au Tibet, quand au lamaïsme...
Namkhaï Norbu se rend compte qu'il a lui-même laissé les choses le dépasser en Occident avec les gens, et il se responsabilise et est fort préoccupé et passablement ennuyé !
Il précise des points importants dans la relation d'un maître authentique et d'un postulant assidu et sérieux, en particulier la confiance réciproque nécessaire.
L'arrivée et le passage au Tibet de Yéshi Khyentsé, nous laisse sur une profonde émotion dramatique quand aux Tibétains restés sous le joug de la tyrannie des « hans » et soulève quelques questionnement sur ce qui peut traverser cet homme, reconnu par ses pairs comme incarnant, pour partie du moins, une activité de conscience d'éveil d'un être ayant vécu là jadis, connu de son père.
Pour notre part, avec toute notre réserve et prudence en la matière, nous nous orienterions vers les structures des connaissances actuelles sur le cerveau humain, ainsi que les mécanismes des disciplines de la mécanique physique de l'intrication quantique ainsi que la théorie dite des cordes, pour envisager un début de réponse intéressant, sachant que ce qui gouverne la manifestation est de l'ordre de l'incertitude faite de probabilités, sa réalité subtile étant pour une large par dans le chaos bouillonnant du non-connu, exempt de la lumière !
Article du 7 mars 2013
Gilles Maitrot-Corbin
* " Les considérations de Alain Daniélou sur la tradition hindoue seraient en désaccord avec ce que la communauté des indianistes considère comme établi. Ainsi, Daniélou ne croit pas en la réincarnation : "La théorie de la réincarnation, qui veut croire à la pérennité du moi, cherche à remplacer les stades de l'évolution d'une lignée par les aventures d'un être individuel errant d'espèce en espèce (...)La migration du Lingä-sharirä est envisagée seulement comme un phénomène de transmission héréditaire et non comme une réincarnation qui représente un vagabondage de l'individualité à travers les corps les plus divers. La théorie de la réincarnation, telle qu'elle apparait dans l'Hindouisme tardif, ne fait partie ni de l'ancien Shivaisme, ni du Védisme. Elle provient du Jaïnisme qui l'a transmise au Bouddhisme puis à l'Hindouisme moderne. Il considère donc que cette doctrine témoigne de la décadence de la pensée indienne
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Dani%C3%A9lou
** (une sœur de notre mère était mariée à un sicilien du côté de Palerme, à Cefalù, nous parlons en connaissance de cause !)
----------------------------------------------------
! Alors voilà ce que nous disons :
Dans « KARMAPA », Le Lama à la coiffe noire du Tibet (compilation de Nik Douglas et Meryl White, sous lettre et sceau du XVIme Guyelwa Karmapa, en date de l'année 1973, p. 9) © 1977 éd. Archè-Milano, il apparaît qu'il faille là aussi nuancer le propos.
Certes jusqu'au 8me Shamarpa, les Karmapa furent omniprésent dans leur intronisation cléricale, cependant le VIIIme Sitoupa y entra d'une façon prépondérante dans sa 9me “reconnaissance” (à la vie brève 1733-1741) et surtout avec le XIII Karmapa (“reconnu” par le 7me Guyeltsapa), celle du Xme Shamarpa (voir page 144). Ainsi en l'état actuel des choses, dire et affirmer que « Il revient à moi* seul de trouver l’incarnation authentique de Sa Sainteté Shamar Rinpoché, il s’agit de ma responsabilité et de mon devoir solennels. » risque de ne pas être entendu pareillement de la part du Taï-Situpa actuel ayant comme “Dauphin” et Karmapa “officiel” Orgyèn Trinley Dorjé.
— Dans cette perspective, notre souhait serait le suivant :
Que ce soit ici l'occasion pour la Lignée Kamtsang-Kagyu des circonstances d'apaisements, qu'il y ait consensus à l'intérieur et autour de cette quête, ceci est de la responsabilité des “dignitaires”. “Les membres” à un titre ou un autre, liés à la personne du Shamarpa décédé subitement le 11 juin de cette année, devrons à notre humble avis aller dans ce sens en leur cœur de pratiquant(e)s, l'issue favorable et en “qualité” (ou pas!) en dépend probablement. Et que le Dalaï-Lama actuel ait le “bon goût” de ne pas intervenir en cette affaire interne de Lignée, quand bien même il pourrait être sollicité, un précédent à été déjà suffisamment sujet à controverses fâcheuses et pénibles.
Car finalement, qui se soucie des personnes qui ont eut des liens initiatiques profonds avec ces deux régents de Lignée en discorde ? Combien devant un choix impossible se sont résolu à ne pas poursuivre au sein de la dite Lignée ? A-t-on une idée de ce que cela à engendré dans leur vie au quotidien, à gérer ? À part les intéressés eux-mêmes, sans doute pas grand monde !
* Karmapa Trinley Thayé Dorjé
Note du 10 février 2020 : Une raisonnable lueur d'espoir mesurée en cette triste affaire ?
« It is extremely important that Shamar Rinpoche’s reincarnation be recognized without any mistake or confusion, without any “our side” or “their side.” Having a unanimous recognition is absolutely crucial for Buddhism in general and our lineage in particular, and with this in mind, Gyalwa Thaye Dorje and I intend to cooperate in the search and recognition,” Karmapa Ogyen Trinley Dorjee said Sunday at the 37th Kagyu Monlam in Bodh Gaya through live video feed.
He added that the issue warrants a “wider perspective” as well as “long term view” for the betterment of the particular school of Tibetan Buddhism. He said, “I see the reincarnation of Shamar Rinpoche as a crucial point for bringing unity to the Kamtsang, and am putting effort into it. If the reincarnation of Shamar Rinpoche is disputed, in the future, all the Kamtsang high lamas will be disputed and the Kamtsang will be completely split.
“The attachment and hatred will be the same as in a feud that lasts for generations. If we fall under its power, all the majesty and power of over nine hundred years of history will be destroyed.”
The move is seen as another step by the two lamas to mend division and promote unity within the lineage that over the last few decades saw internal rift and discord between main rival camps. In late 2018, the two met in France and later released a joint statement where they said they talked about ways “to heal the divisions that have unfortunately developed within our precious Karma Kagyu lineage in recent years. We view it as our duty and responsibility to do whatever we can to bring the lineage together. »
(Il est extrêmement important que la réincarnation de Shamar Rinpoché soit reconnue sans aucune erreur ni confusion, sans «notre côté» ou «leur côté». Avoir une reconnaissance unanime est absolument crucial pour le bouddhisme en général et notre lignée en particulier, et dans cet esprit. , Gyalwa Thaye Dorje et moi-même avons l'intention de coopérer dans la recherche et la reconnaissance », a déclaré dimanche Karmapa Ogyen Trinley Dorjee lors du 37e Kagyu Monlam à Bodh Gaya via un flux vidéo en direct.
Il a ajouté que la question justifie une «perspective plus large» ainsi qu'une «vision à long terme» pour l'amélioration de l'école particulière du bouddhisme tibétain. Il a dit: «Je vois la réincarnation de Shamar Rinpoché comme un point crucial pour apporter l'unité au Kamtsang, et j'y mets des efforts. Si la réincarnation de Shamar Rinpoché est contestée, à l'avenir, tous les hauts lamas du Kamtsang seront contestés et le Kamtsang sera complètement divisé.
«L'attachement et la haine seront les mêmes que dans une querelle qui dure depuis des générations. Si nous tombons sous son pouvoir, toute la majesté et le pouvoir de plus de neuf cents ans d'histoire seront détruits. »
Cette décision est considérée comme une nouvelle étape par les deux lamas pour réparer la division et promouvoir l'unité au sein de la lignée qui, au cours des dernières décennies, a vu une rupture interne et une discorde entre les principaux camps rivaux. Fin 2018, les deux hommes se sont rencontrés en France et ont publié plus tard une déclaration commune dans laquelle ils ont déclaré qu'ils avaient parlé de moyens «de guérir les divisions qui se sont malheureusement développées au sein de notre précieuse lignée Karma Kagyu ces dernières années. Nous considérons qu'il est de notre devoir et de notre responsabilité de faire tout ce que nous pouvons pour rassembler la lignée.)
https://kagyuoffice.org/joint-long-life-prayer-for-kunzig-shamar-rinpoches-reincarnation/
«Comme un lever de soleil qui approche rapidement, la réincarnation du détenteur omniscient de la Couronne Rouge, Mipham Chökyi Lodrö, va bientôt apparaître.»
— "les jeux" ne sont-ils pas déjà fait ! Il semble que cela soit déjà bien tard pour que cette démarche soit vraiment crédible et viable, deux ou trois ans de trop !
http://www.phayul.com/2020/02/10/42570/
Achi Tsepal dit dans son commentaire du 11 février :
« Des individus ambitieux de la lignée Karma Kagyu, des entités politiques et des individus négatifs ont créé des divisions et des souffrances inutiles et menacé le noble héritage Karmapa.
Cette rencontre et les déclarations conjointes des deux jeunes et extraordinaires Karmapa Lamas concernant la réincarnation de Kunzig Shamar Rinpoché changent la donne. »
— C'est bien la première fois que je lis quelque chose au sujet des souffrances causées inutilement et crées par des personnes et par des groupes toxiques ayant des responsabilités à l'intérieur de ce clergé du bouddhisme tibétain, ici très précisément dans la Lignée Kamtsang-Kagyu ...
Souhaitons-le, oui ... nous verrons ce qu'il en est éventuellement le moment opportun, si la Vie nous l'accorde ... ! Cependant
« 4. The Karma speaks « bluntly » about the rift and the disagreements caused by the Karmapa issue. He blames the discord on the Offices (bla brang) rather than the head lamas themselves. He invited Situ and Gyaltsab R to Delhi to ask them to stop the great disaster to the Kamtsang lineage. It was like teaching Avalokita, he said.
5. He mentions the hostility towards Shamar Rinpoche and how he invited him to Delhi before Shama Rinpoche’s death, with no specific results. He is happy though to have made the step but was heavily criticised for it. He doesn’t want to take sides, nor Shamar’s nor Situ’s, and makes efforts to come to a reconciliation, because having two Shamar rinpoches recognised would mean a definite split of the lineage. »
Karmapa “officiel” Orgyèn Trinley Dorjé ; le 9 mars 2018
http://www.rediff.com/news/report/will-delhi-karmapa-lose-acceptance-after-marriage/20170402.htm
9 mars 2018
Thaye Dorje, Sa Sainteté le 17ème Gyalwa Karmapa, et son épouse bien-aimée Sangyumla, sont ravis de partager la joyeuse nouvelle qu'ils attendent leur premier enfant.
Comme lors de l'annonce du mariage de Karmapa l'année dernière, Karmapa espère que cette nouvelle bénéficiera grandement à la lignée Karma Kagyu et à l'école Kagyu du bouddhisme tibétain.
Sangyumla et le bébé sont en bonne santé. La date d'échéance est la première semaine de septembre.
Le 15ème Karmapa, Khakyab Dorje, était également père, et avait trois fils, dont deux reconnus comme maîtres réincarnés - le deuxième Jamgon Kongtrul et le douzième Shamarpa, Tugsey Jamyang.
Karmapa dit,
Mon cœur est rempli de joie. Sangyumla et moi avons une précieuse opportunité et responsabilité d'être parents, et nous suivons les grands exemples de nos propres mères et pères.
Nous souhaitons également exprimer notre sincère appréciation pour vous tous. Nous avons reçu des milliers de messages de soutien depuis notre annonce de mariage l'année dernière.
Sangyumla me dit qu'elle se sent bénie et accueillie dans notre famille mondiale, et j'ai toute confiance que vous offrirez la même bonté aimante pour notre bébé.
Mon rôle en tant que Karmapa continue comme toujours, et est maintenant imprégné d'encore plus de but, plus de responsabilité et plus de compassion. J'ai le fort sentiment que ce bébé sera un ajout spécial à notre famille Karma Kagyu.
En tant que troisième Karmapa à se marier, et le second à devenir père, je crois que toutes mes décisions peuvent bénéficier à notre précieuse lignée, et à tous les êtres sensibles, maintenant et pour les générations à venir.
https://www.karmapa.org/karmapa-sangyumla-joyous-news-share/
Trente ans plus tard, que reste-t-il des souhaits des “Grands-anciens” , maîtres-vajra, tel que Rangjung Kunkhyab (1er Khyabjé-Kalou) et des « Rencontres Inter-centres » du bouddhisme-tibétain d'Europe pour “créer une meilleure harmonie”, et à plus forte raison déjà en France ! Eux, qui comme Dilgo Khyentsé également, étaient les pionniers du Vajrayana en Occident, que reste-il vraiment de leur héritage spirituel en nos contrées ?
Une lueur "d'espoir raisonnable" ? Nous suivrons (si notre vie nous le permet !) avec attention ce qu'il en est :
https://www.phayul.com/2023/12/05/49467/
(Si l'on pouvait aussi arrêter de croire dans certains milieux, que tous les “occidentaux” sont prêt à « prendre des vessies pour des lanternes », ce serait bien ! Les "tulkü" de "haut-rang" sont depuis longtemps devenus des "affaires d’État", et depuis l’annexion du Tibet par la Chine, c'est encore bien pire ! Les "tulkü" sont devenus un enjeu de la politique de Dharamsala !)
"Quelles sont les conséquences des mensonges ? Ce n'est pas que nous les confondrons avec la vérité. Le vrai danger, c'est qu'à force d'entendre des mensonges, nous ne serons plus du tout capables de reconnaître la vérité"
Alors ayons l'élégance d'avoir un peu d'humour dans tout cela ! Le manque, voire l'absence totale de distance Historique de l'humain en ces affaires, ne peut que porter préjudice et nuire à la dignité Humaine.
http://www.babelio.com/livres/Ferri-Aime-Lacapelle-tome-1--Je-veille-aux-grains/46641
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2087903524828749&id=100008273644207