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  • Pleine Conscience et Vipassana

    ... en guise de “préambulaire” en cet automne 2023 où se profile à l'horizon de notre Humanité des défis de tailles, un regard novateur, pionnier, aux fins de sortir des sentiers battus, des impasses de traditions atteintes de sclérose et générant de la toxicité* … 

     

    «   Sur les Routes Spirituelles  »  “Tu vis” - Chapitre II  Épisode 2 - Eric et Sophie Edelman
    «    Les Films de la Table 10  » © 2023
    https://www.youtube.com/watch?v=lKOFdBKa8kA&t=22s

    [...ce que ce documentaire nous inspire..., en remerciant bien sûr Eric et Sophie et les  Films de la Table 10]

    — 02:  Dans la “connaissance de l’être” ; le corps ne peut pas être mis de côté, le cœur en tant qu’organe de connaissance ne peut pas être mis de côté également, c’est l’angle de la Voie caractérisé par la “connaissance de l’être” en son entier. Ce qui va bien au-delà d’une compréhension intellectuelle, il s’agît d’une “connaissance” beaucoup intime et profonde : « connaître, c’est être » ( Swàmi Prajnànpad)
    — 05: 00 La structure classique d’un “ego” veut s’épandre, est dans une projection de devenir dans un “plus en plus” et toujours plus de… y compris dans les domaines dit “intellectuels”. Cela prend pour chaque personne une dynamique originale du désir qui lui est particulière en fonction de ses “stratégies de survie” constituées pendant l’enfance. Nous abordons ici la Voie de façon pleine et ouverte avec une certaine défiance en vers les “renoncements”. Mettre en place « l’Audace de Vivre »* et se rendre compte de ce que l’on reçois en retour de nos expériences, avec la partie convexe et concave… !! Nous entrons ainsi dans une réelle relation de “connaissance” de ce que nous sommes en tant qu’être manifesté tout en présence à Soi.
    — 07: 00  Jouer le jeu de l’existence et « l’Audace de Vivre », c’est accepter des prises de risques dans tous les domaines, dans une orientation de vie (suivre une Voie authentiquement spirituelle) souvent déroutante !! Ainsi “l’enseignement” passe par l’expérimentation, l’expérience vécue, et la compréhension qui en est induite à la lueur de “l’expérience”, aboutit au constat que ; du désir initié par la dynamique de “l’ego”, la satisfaction, la plénitude ne sont jamais au rendez-vous… !! Et en aucun cas ce mode de relation “au monde” engendrant frustrations ne peut aboutir à la « sérénité en Soi ».
    Entendue de la sorte, la Voie est par excellence “désillusions” ; ceci dans le sens d’un retirement, d’un enlèvement, donc du point de vue de la Voie c’est “positif” dans le cheminement qui a pour objectif de “vivre la plénitude en Soi” ; évidemment point de vue de “l’ego” et en surface, le ressenti est “négatif” bien sûr ! Il faut voir où cela nous mène au final dans notre intériorité d’Humanité, voilà tout.
    — 09: 30 La Voie vers un “absolu” est en prise directe avec “le relatif”. C’est d’une grande difficulté ! Il faut en effet arriver à un contact authentique avec ce qui nous est donné à vivre pour que la surface des choses en vienne à nous révéler la profondeur de ce qu’elle recèle. C’est donc une Voie directe en ce sens qu’elle prend à bras le corps les “désillusions”. C’est une méthodologie intérieure qui n’a que faire des apparences, en fait l’on pourrait dire que c’est “une voie cachée” au-delà de tout formalisme, même si il demeure un minimum “de travail d’exercice” au quotidien, c’est essentiel ! Car en fait rendu là, ce sont les circonstances elles-mêmes qui apportent, voire “impose” leurs exigences “du travail en exercice”… La Vie elle-même devient le “guide/gourou” qui nous accompagne de façon constante.
    — 11 :40 En fait c’est du « Dzogchen »*, Voie parfaitement dépouillée, qui d’ailleurs incarne le dépouillement. 
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    * [Le Dzogchen (tibétain : རྫོགས་ཆེན་ ) « grande plénitude » ou « grande perfection » ou encore « grande complétude », est un ensemble d'enseignements et de techniques d'éveil spirituel du bouddhisme tibétain, des Nyingmapa ; il est également connu sous le nom d'Ati-yoga ou Mahā-ati. Symbole du bouddhisme Dzogchen cet enseignement, tout comme le mahamudra chez les Kagyu-pa, se situe au-delà des sutras et des tantras, et donc constitue un véhicule (yana) en soi, au-delà des trois véhicules traditionnels (hīnayāna, mahāyāna, vajrayāna), qu'il peut toutefois utiliser comme des moyens auxiliaires. Son principe est l’auto-libération spontanée des passions et non leur transformation comme dans le tantrisme. Il présente par là certaines analogies avec le chán chinois (et zen japonais) une voie directe donc, située au-delà des causes et des effets.]
    Tashi Peljor Khyabjé Dilgo Khyentsé fut un des maître le plus accompli du XXe siècle de cette école et discipline. Nous l’avons rencontré personnellement, sur les recommandations chaleureuses de Denise Desjardins, pendant 6 ans (1984-1990) chaque fois qu’il venait à « La Sonnerie » en Dordogne dans ces années là, où tout restait assez “confidentiel” et discret…
    http://camisard.hautetfort.com/archive/2019/07/10/30eme-anniversaire-des-transmissions-orales-1990-le-coeur-d-6163278.html

    — 12: 00 Une Voie au “rabais” ? Certes pas !! Dans cette approche “l’émotion perturbatrice” est vécue comme un signal “d’oubli” à notre plénitude intérieure comme le socle de l’engagement spirituel. Dans ce cadre cette  émotion perturbante nous informe que nous sommes entraîné dans le monde des interprétations identitaires de “l’ego”, et que nous “quittons” le factuel en entrant dans le fourvoiement des pensées nourries du mental coupé de la relation objective du monde extérieur. Ce qui s’appelle « être dans son monde interprétatif », qui n’est pas « le réel » objectivant [ou objectiver le subjectif] .   
    — 15: 00 Dans l’acceptation de « ce qui est », le “oui” ne peut être formulé vraiment. Il s’agît d’un état d’être qui advient lors de la “capitulation de l’ego”, les saisies mentales s’estompent.
    — 17: 00  Nous sommes face à un processus où “ça ne veut pas céder” car la sensation ressentie est que si l’on cède nous bloquons sur un facteur “temps”, projection de cette situation qui va durer et entraîner on ne sais où, si l’on ne réagit pas. L’acceptation est un long processus d’usure de la résistance identitaire, c’est donc plus ou moins déstabilisant. Car en effet elle semble induire une forme de résignation passive, d’impuissance mole, alors qu’elle doit au contraire suggérer de la résilience en action. L’exercice est difficile et délicat à mettre en place.
    — 22: 40 Quand il question de la “destruction du mental”, de quoi il retourne en fait ? C’est la part la plus ardue et défiante à comprendre ; c’est le “mental” dans un aspect bien particulier de notre psychisme qui a une lecture ré-interprétative du “réel”. C’est un aspect mémoriel de notre passé et ses conditionnements et identifications à certains mode de pensées avec des projections dans le futur. Il est évident qu’il existe autant de “mental” que de personnes et qu’il est crucial de résorber et annihiler ces aspect illusoires qui nous “collent à la peau” à ce point de prés que l’on ne les distingues pas ou très très mal. Et là quand cet aspect du “mental interprétatif” est remis en cause et en question, l’hostilité est flagrante, puissante voire dangereuse dans certains cas, et demande beaucoup de courage pour affronter cet aspect qui nous constitue. Il s’agît de “foudroyer” les opinions que nous chérissons, c’est la partie la plus impliquante, sérieuse et dure dans la Voie ; la compréhension intellectuelle elle même pose problème car l’illusion est pourfendue à la racine dans l’émotionnel, c’est un “travail de maïeuticien”, accoucher de notre propre réalité libérées des opinions que nous nous faisons à longueur de temps. C’est une remise en question de la perception distordue de ce que nous sommes, c’est indubitablement le signe majeur de l’engagement sur une Voie spirituelle authentique qui nous mène vers notre propre limpidité d’être.
    — 25:00 Nous pouvons grandement nous illusionner sur des “vérités” et/ou exercices dit spirituel, dans une démarche qui inclue la bienveillance, l’attention à autrui, voire un “travail de purification” de notre psychisme, toutes bonnes choses par ailleurs !, sans que soi réellement atteint dans sa rugosité âpre le “mental interprétatif”, noyau dur de l’émotion gravitationnelle d’un “ego”.    
    — 27: 00 La problématique dont il va falloir nous distancier dans un premier temps et nous affranchir ultérieurement, et que nous serions originellement et fondamentalement des personnes distordues à “redresser” à force “d’éducation”… ; la Voie, en particulier de Swàmi Prajnànpad, stipule elle que notre source d’être elle, est “limpide”. Comment rétablir l’écoulement en nous de cette source limpide est l’enjeu de la Voie. C’est un cheminement vers le dépouillement, la simplicité d’être dans lesquelles tout, absolument tout sera remis en cause !!
    — 29: La grande différence entre une personne qui a accompli un “travail de déconstruction” des complications sur lui-même et une personne qui ne l’a pas fait est sensible dans la relation à autrui, ; sa relation est dans “l’essentiel de l’être”, et n’est plus encombrée par le vécu du passé ni les projections du devenir qui compliquent tout. Le “mental interprétatif” maintient notre attention dans une sorte de fascination hypnotique, origine de la confusion émotionnelle perturbante, qui voile notre état naturel de “l’essentiel de l’être”.      
    — 33: 00  « La pensée d’origine » de l’egocentration est que les chosent devraient être autrement que de la façon dont elles se présentent, c’est la “pensée fausse” légitimé quelque part dans et par sa frustration émotionnelle que cela engendre. Embarqué dans le “réactionnel” nous avons déjà beaucoup de mal à “voir” et à accepter d’être dans cet état là de frustrations émotionnelles qui a ses propres logiques et cheminements. La première étape d’entrer de façon juste avec ce que nous ressentons est le socle pour pouvoir commencer à sortir du joug de ce clivage.  A savoir l’absurde de cette situation qui n’influe en rien sur une certaine forme de réalité objective qui a “le droit” d’être ce qu’elle est ce malgré le postula du déni. C’est seulement lorsque tout ce processus est démasqué que va se desserrer l’étau du “mental interprétatif” et de sa stratégie de survie et les peurs qui l’accompagnent, et que l’action sereine résiliente peut alors prendre sa place. 
    — 37: A « la pensée d’origine » difficilement décelable, gît le phénomène interprétatif, par la gravitation égocentrée de “mon monde” induisant l’opposition “à un monde”, celui dans lequel nous sommes, qui ne s’y conforme pas. Ce faisant les “états d’âmes” surgissent instantanément, ou du moins c’est ce qu’il semble tellement tout est collé et sans espace. Cela même peut être occulté, étant ressenti comme désagréable. Il nous faut donc trouver le biais par lequel nous allons pouvoir infiltrer et commencer à “voir”, ce qui se passe de façon factuelle, sans aucun jugement, neutre. Ceci demande déjà un certain regard dans le sens où accepter de se rendre compte du processus vécu n’est en lui-même pas particulièrement plaisant de prime abord. Ce ressenti de l’instant vécu demande déjà une certaine distanciation par rapport à ce qui se développe dans la situation. Nous commençons ainsi à percer le “mirage” de notre vaine attitude de considérer que les chose devrait être autrement que ce qu’elle nous sont données à vivre ; une certaine clarté s’en dégage.      
    — 43: 30 Cette clarté commençant à se manifester, le parasitage du mental s’affaiblissant, une autre forme de ressenti se met en place, plus attentif, plus à l’écoute, plus fin, un ressenti qui devient plus spacieux, où la Vie dans sa vastitude peut prendre sa place. Dans ce contexte la créativité, l’initiative et l’innovation ont un champ plus libre pour s’exprimer, les situations aussi pénibles peuvent-elle être sont négociées avec plus d’aisance, de souplesse et moins de tensions inutiles.    
    — 46: 00 Une difficulté majeure et assez “tordue” pour tout dire, est que ce  “mental interprétatif” amalgame l’acceptation a une “capitulation” qui nous mettrait dans l’empêchement de donner une suite à la situation. Ce n’est pas parce que l’on accepte les choses, qu’on  “les approuve” et encore moins que l’on ne se réserve pas le droit d’y apporter, ou du moins de tenter d’y apporter une “action” si nécessaire, et en fait de sortir du champ “réactionnel” émotionnel engendré par une certaine manipulation pouvant s’avérer dangereuse et préjudiciable (et qui va parfois jusqu’à l’hallucinatoire) du mental qui sort de ses attributions légitimes par ailleurs. Sortir de l’illusion du “pouvoir” du “non” qui lui est indûment accordé dans cette perspective bien spécifique. Il faut bien voir qu’ici se manifeste en fait le sentiment “d’impuissance” quasiment infantile, à travers l’illusion, le mirage du  “pouvoir du non” !
    Ce dont il est question c’est de se libérer de la crispation identitaire émotionnelle perçu comme un noyau dur de “rassurance”, alors que c’est une imposture qui complique tout, en une ouverture spacieuse qui laisse la Vie en nous et autour de nous se développer dans sa dynamique d’énergies (moteur des émotions) qui en elles même ont leurs « cohérences propres ».     
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    * « L’Audace de Vivre » Véronique Loiseleur et Arnaud Desjardins - Les Éditions Pocket © 2000 Paris
    le coin des Citations
    http://camisard.hautetfort.com/media/00/01/1900394731.pdf

     

    J. Welwood - Psychologie d'Eveil-sadhana de l'Amour-Citations.pdf

    https://www.babelio.com/livres/Welwood-Pour-une-psychologie-de-leveil--Bouddhisme-psych/46043/critiques/3629320

    et

      le coin des Citations.pdf

    https://www.babelio.com/livres/Welwood-Le-chemin-de-lamour-conscient--Une-voie-personne/363083

    « Le Centre de l’Être » “Propos de Karlfried Graf Dürckheim  recueillis
    par Jacques Castermane”
    Jacques Castermane – Éditions Albin Michel © 1992

    le coin des citations - J. Castermane G. Dürckheim - bis.pdf

    Où il est question… :
    « “Le chemin”, l’amour, l’érotisme et la sexualité »… parce que nous en avons plus qu’assez du confusionnisme régnant à ce sujet, des amalgames douteux et des perceptions lamentables, voire affligeantes, et encore pire !!

    le coin des citations - Le chemin, l'amour, l'érotisme et la sexualité.pdf

    et « L’Audace de Vivre » Véronique Loiseleur et Arnaud Desjardins - Les Éditions Pocket © 2000 Paris

    le coin des Citations.pdf

    L'ÉNERGIE FONDAMENTALE 
    Bien que j'aie l'intention de vous donner de nouveaux éclaircissements sur le thème de l'énergie sexuelle, ce que je vais dire aujourd'hui possède une valeur qui dépasse la sexualité proprement dite et concerne tout être humain, qu'il soit marié, célibataire ou moine dans un monastère. Swâmiji disait : « Le sexe est l'énergie fondamentale manifestée. » Cette parole peut avoir un sens psychologique mais aussi un sens métaphysique si l'on se réfère à la bipolarité des contraires. C'est pourquoi les peintures ou les sculptures tantriques tibétaines représentent si volontiers des divinités tantriques en accouplement, parce que le masculin et le féminin sont toujours procréateurs, soit au sens naturel soit dans une acception mystique, comme nous le verrons tout à l'heure.
    p. 63
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     Si l'on trouve la composante sexuelle dans presque toutes les névroses, cela est dû au fait que l'être humain combat trop souvent sa propre sexualité, d'une manière plus ou moins retorse, et il la combat parce qu'il en a peur. Regardez humblement dans quelle mesure cette affirmation peut vous concerner. Or l'énergie sexuelle, je le redis, c'est l'énergie fondamentale manifestée dont vous êtes nés. Si le yin et le yang sont réunis dans un équilibre parfait, il n'y a pas de manifestation, pas de création. Vous ne pouvez être créateurs de votre être structuré et éveillé, ou créatif tout court, que par la force sexuelle. Or la plupart des êtres humains rejettent une part ou une autre d'eux-mêmes ; à l'origine de cette partie niée, vous trouverez toujours l'amour — et la haine qui n'est que l'inversion de l'amour.
    p. 73 - 74
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    Donc toute voie initiatique comporte une certaine combativité mais la part féminine dans la spiritualité est beaucoup plus importante. Que vous soyez homme ou femme, vous ne deviendrez un sage que si vous épanouissez la part spirituelle en vous, c'est-à-dire la part féminine d'accueil, de silence, de contemplation et de don de soi.
    p. 74
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    «What does nature say?» demandait Swâmiji. « Que dit la nature ? » Cette attitude féminine s'avère essentielle car, en fin de compte, qui porte le bébé pendant neuf mois, sinon la femme ? La femme est fécondée mais c'est elle qui fait le bébé ; dans la procréation, son rôle est plus important que celui de l'homme. Les deux fournissent une cellule au départ mais ensuite le travail de gestation revient à la femme. De même, dans la génération de l'être intérieur, qui est le vrai but de la spiritualité que vous soyez homme ou femme, le rôle du féminin en vous prime le rôle de l'homme en vous. 
    La procréation de l'homme-nouveau en vous correspond en grande partie à ce que j'ai intitulé la “cristallisation du corps subtil” qui cesse d'être amorphe, informe. Mais en même temps, vous êtes appelés à vous manifester, à agir...
    p. 76 
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    Or pour être fécond, il faut être deux, donc il faut vraiment réaliser en vous l'équilibre de l'homme et de la femme, même si cette harmonie intérieure ne joue son rôle exclusif que dans les voies qui suppriment complètement la manifestation normale de l'activité sexuelle, donc qui comportent d'abord un aspect de combat avec soi-même. D'autres voies par contre font place à l'érotisme, telles les voies dites « dans le monde ». Chez les Tibétains*, les deux voies coexistent et vous avez tous entendu parler, sous une forme hélas souvent dégénérée, de la voie du tantra, dans laquelle, en effet, la sexualité se trouve sacralisée.
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    * … dans le “lamaïsme” du Vajrayana, serait plus exact (note du transcripteur)
    p. 78
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     Les méditations tantriques qui reposent sur la vigilance*, sans essayer de se concentrer sur un thème, sont de nature féminine : j'accueille sans refus les associations d'idées, les rêveries, mais je ne suis pas identifié, je les laisse passer.
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    * (–  ...la pure élégance de « l’être essentiel » est l'effet d'une intense surveillance des périls d’un environnement facilement hostile,  sa vigilance  transforme les situations en une danse agile. [annotation personnelle du transcripteur])
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    Le sexe et le cœur
    ...une faiblesse spirituelle ? Même aujourd'hui, la suspicion à l'égard du sexe par rapport aux plus hautes valeurs n'a pas disparu. Une certaine approche de la vie amoureuse peut en effet être dégénérée mais cela ne tient pas à la fonction sexuelle telle que la nature l'a créée. 
    La fonction sexuelle ne se réduit pas à une fonction bestiale même si l'homme est aussi un animal, un mammifère et s'il faut en tenir compte car « Qui veut faire l'ange fait la bête ». L'énergie du centre sexuel vibre au même degré d'intensité que celle qui anime les sentiments les plus fins : la paix, la sérénité, l'amour, la béatitude, tous les états intérieurs qui engendrent une dilatation du cœur. C'est ce qui explique qu'il y ait tant de connexions entre la vie sexuelle et la vie mystique — pour l'instant, je ne tiens pas compte de toutes les dégénérescences — et que la continence bien vécue, par ceux qui sont qualifiés pour la pratiquer et qui connaissent les méthodes justes pour transmuter l'énergie, puisse donner de si grands résultats spirituels. Le fait que, dans la vie sexuelle accomplie, cette même finesse demeure est la raison pour laquelle on a si souvent utilisé le vocabulaire érotique dans la mystique, y compris dans les grandes Upanishads classiques (la Brihadaranyaka, la Chandogya) et pas seulement dans les Upanishads tantriques où le mot “maïthuna”, qui signifie accouplement, traduit certaines réalités métaphysiques ou théologiques. Nous en avons un autre exemple dans le Cantique des Cantiques, que l'on n'a jamais osé supprimer de l'Ancien Testament. Même dans le langage populaire on emploie parfois le mot extase ou l'expression « septième ciel » pour désigner l'orgasme. Oui, mais de quelle sexualité s'agit-il ?
    p. 96
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    dans le Cantique des Cantiques, que l'on n'a jamais osé supprimer de l'Ancien Testament. Même dans le langage populaire on emploie parfois le mot extase ou l'expression « septième ciel » pour désigner l'orgasme. Oui, mais de quelle sexualité s'agit-il ?
    p. 96
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    Le drame de beaucoup d'existences réside dans la contradiction entre une pulsion sexuelle active — et c'est normal — et les négations de la sexualité par la part négative des autres centres. La sexualité peut vous aider à revenir à la vérité de la nature si vous l'utilisez comme point d'appui en considérant qu'elle est intacte et peut venir à votre secours. Dans la mesure où vous menez une vie sexuelle, vous pouvez lui donner sa chance de vous rendre créatifs, à condition qu'il ne s'agisse pas d'une activité névrosée et dégradée.
     Comment se libérer de tout ce passé ? Votre chance de salut réside dans le fait que le centre sexuel en lui-même n'est jamais affecté. Et le centre sexuel, c'est la force de vie fondamentale, c'est la pulsion vers l'autre, c'est le fondement de l'A/amour qui peut ensuite communiquer directement de cœur à cœur et d'âme à âme. Certes, vous pouvez tomber amoureux, être passionnés, fascinés, et prétendre aimer mais il n'existe aucune possibilité d'aimer, au sens spirituel du mot, si vous n'êtes pas pleinement réconciliés avec votre sexualité. Si un moine dans le monastère assume complètement l'énergie du sexe, celle-ci peut être transmutée et il accède alors à l'amour ; mais ceux qui entrent au monastère par peur de la sexualité ou en la condamnant ont beau prier toute la journée, ils n'accèdent pas à l'amour, vieillissent tristes et aigris et leur vie spirituelle tourne à l'échec.
     L'énergie sexuelle en elle-même, non polluée par la partie négative des autres centres, est l'énergie la plus sacrée, ce qui explique toutes les allusions à la sexualité dans les ouvrages mystiques. S'il est tout à fait légitime que vous utilisiez cette énergie fine pour mener une vie sexuelle normale, n'oubliez pas cependant son caractère sacré. Ne la gâchez pas. Et si vous avez l'audace de la respecter pleinement, la sexualité deviendra pour vous une activité sacralisée qui vous comblera et vous conduira à l'A/amour, à la communion, à la non-dualité.
    p. 102
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     La seconde manière d'utiliser l'énergie sexuelle de façon juste, c'est la continence. Comme l'a écrit Daniélou — je ne parle pas du cardinal mais de l'indianiste —, « la continence n'est pas une vertu, mais une technique ». Cette précision est intéressante. L'absence de vie sexuelle dans la vie spirituelle ne constitue pas un comportement particulièrement vertueux et admirable ! Il s'agit d'une méthode en vue d'obtenir certains résultats déterminés, même si elle est inspirée par “l'A/amour pour Dieu”. Que va devenir cette énergie qui n'est pas utilisée ? Grâce à la qualité même du centre sexuel, elle va pouvoir être investie dans la méditation. Avec un peu de courage et de détermination, vous-même pouvez en faire l'expérience. Si vous sentez une très forte demande sexuelle et qu'elle ne puisse pas être satisfaite (en dehors de la masturbation) et si vous acceptez à la fois l'intensité du désir et l'impossibilité de l'assouvir — même si cela paraît très exigeant pendant vingt ou trente minutes — alors se produit une intensification quantitative qui aboutit à une véritable transmutation qualitative de l'énergie sexuelle. À ce seuil, la plénitude de l'adhésion à la puissance du désir opère un changement de niveau. Je suis en mesure de vous dire que certaines personnes qui m'ont écouté l'ont non seulement tenté mais réussi.
    p. 104
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    Ces détournements de l'énergie sexuelle ne doivent pas être confondus avec la transmutation qui nourrit anandamayakosha chez les mystiques ni avec le contact qui s'établit, dans un acte sexuel particulièrement harmonieux, entre le niveau de conscience supra-mental et l'orgasme proprement dit. 
    On dit que toutes les névroses sont d'origine sexuelle. Pour bien comprendre cette affirmation, il faut savoir que les névroses sont dues en partie au fait que les centres ordinaires fonctionnent non pas avec l'énergie propre, prévue par la nature, mais avec l'énergie sexuelle, comme je l'ai dit tout à l'heure.
     Et le centre sexuel, normalement non duel, achève le désastre : il devient le champ d'expression des autres fonctions avec leur dualité et leurs contradictions et il ne permet plus qu'une sexualité restreinte, faite de sensations localisées décevantes et frustrantes. La totalité de l'être humain ne participe plus à l'acte sexuel qui n'offre alors aucune possibilité de dépassement et de transcendance. Je ne nie pas que ces sensations physiologiques puissent apporter une détente précieuse.
    p. 108
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    Par contre, si la relation sexuelle a permis d'expérimenter un état au-delà du mental, le plus précieux demeure après qu'elle est achevée. L'impression de tristesse généralement ressentie après l'accouplement n'apparaît pas dans la sexualité à laquelle se réfèrent les enseignements de l'Inde qui sont très explicites à cet égard. Ce qui, normalement, représente une montée et un achèvement, surtout pour l'homme ou chez la femme dans la sexualité clitoridienne, débouche au contraire sur une ouverture à un autre plan, même s'il est assez rare que cela se produise. Je ne dis pas que cela ne se produit jamais, mais les confidences que reçoivent ceux qui s'intéressent à ces questions, ce qui est publié de sérieux sur la question et mon expérience d'écoute des autres permettent d'affirmer que c'est peu fréquent. Cependant certaines femmes, qui n'ont aucun intérêt pour la métaphysique mais dont la névrose ne se manifeste pas dans l'activité sexuelle, font des descriptions lyriques de leurs orgasmes qui rappellent des témoignages mystiques et font rêver d'autres femmes qui n'ont jamais vécu de telles expériences. D'une manière générale, les hommes ne sont pas aussi souvent bloqués sexuellement que les femmes mais, en contrepartie, sont beaucoup moins capables d'une sexualité élevée et raffinée, et beaucoup plus de femmes non préparées que d'hommes atteignent des états supra-mentaux au cours de l'acte sexuel.
     p. 109-10 
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    Quel que soit le degré de névrose d'un être, son énergie sexuelle ne disparaît pas ; bien sûr, il y a des différences, elle est plus ou moins puissante selon les êtres humains. En principe, plus vous avez une pulsion sexuelle forte, plus vous êtes qualifiés pour le yoga ou le mysticisme. C'est pour cette raison que les eunuques ne pouvaient pas devenir prêtres ou moines. Mais, en réalité, la plupart des êtres humains ont un centre sexuel fort même s'il est réprimé, puisque le centre sexuel a la particularité de travailler avec une énergie très fine. L'acte sexuel ou la vie sexuelle pourraient donc normalement représenter une très riche « nourriture d'impressions ». 
    p. 114
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    « Apprends cela en étant disciple, en posant des questions et par le service », ce qu'il interprétait de la façon suivante : pour enseigner quelque chose, il faut d'abord l'avoir appris ; on ne peut enseigner que ce dont on a fait l'expérience. Mais cette fois, une voix impérieuse venue de l'intérieur lui répéta avec insistance : “imbécile”, puis : « imbécile, tu ne vois que la moitié. »imbécile p.90 - Copie.jpg Yogeshvar n'avait en effet retenu que la moitié du verset, qui se poursuivait ainsi : « Les sages, ceux qui voient l'essence des choses, te donneront des instructions en sagesse. » Dans ce contexte, le mot “voir” renvoie à une prise de conscience transformatrice qui génère une cohérence dans le comportement. Si un homme a vu que tout était vanité, on attend de lui un détachement apaisé ; s'il a vu que l'égoïsme était une impasse, on attend de lui un dévouement à la fois actif et serein. Voir, c'est reconnaître la réalité telle qu'elle est et agir en conséquence. Sur le plan spirituel, dire d'une personne qu'elle a vu la réalité ultime signifie que cette personne, tant par la contemplation que par l'expérience intérieure, est en contact avec cette réalité et qu'elle réalise ainsi son potentiel de sagesse, d'amour et de liberté. L'homme ordinaire ne voit pas l'essence des choses, il se laisse fasciner par l'apparence, il est en proie à l'illusion. Le rishi, celui qui a vu “l'essence des choses”, est un homme accompli, un sage. 
    Comme à son habitude, la conclusion qu'en tira Yogeshvar fut radicale : il considérait déjà qu'il n'avait le droit d'enseigner que ce dont il avait l'expérience. Désormais il ne se reconnut plus aucune légitimité à enseigner quoi que ce soit tant qu'il n'aurait pas, lui aussi, atteint ce niveau de sagesse où l'on “voit l'essence des choses”. En attendant, il devait cheminer, apprendre, rencontrer des sages, se mettre à leur service pour apprendre d'eux.
    p. 50-51 « Vivre » “La guérison spirituelle selon Swàmi Prajnànpad”
    Emmanuel Desjardins - Éditions du Relié © 2019 

    le coin des citations....pdf

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    Vivre et voir : 
    la voie de Swâmi Prajnânpad 
    Emmanuel Desjardins 
    Une partie de ma vie professionnelle consiste à transmettre ce qu'on appelle la « voie de Swâmi Prajnânpad » et j'ai pu constater que l'efficacité d'une voie — la garantie que le changement qu'elle permet d'espérer se produira — est très liée à la vision d'ensemble de cette voie, de sa cohérence, de son intégrité et à la capacité d'en saisir la logique interne. 
    Un des attraits majeurs de l'approche de Swâmi Prajnânpad, c'est son encouragement à affirmer la vie et à faire preuve d'une curiosité très large devant la réalité. En d'autres termes, à privilégier l'affirmation sur la négation. C'est le véritable sens de sa formule : “oui à ce qui est”. Il faut voir à quel point sont puissantes en nous les forces mortifères : la culpabilité, la peur, la honte, le ressentiment, la haine et le sabotage de soi, la victimisation, la résignation, le perfectionnisme... La pratique d'un enseignement spirituel est censée nous en libérer. Or, c'est bien souvent le contraire qui se produit : comme elle est mal comprise, non seulement elle ne nous en libère pas, mais elle en aggrave les symptômes. Nous nous faisons facilement une conception toxique de la pratique, en particulier de l'acceptation, qui est le cœur de toute voie. 
    Aller jusqu'au bout de l'expérience humaine : 
    vivre et voir 
    Les notions de spiritualité et de sagesse sont souvent associées à des images de retrait du monde le moine dans son monastère, le vieux sage ou l'ermite vivant loin des agitations de la société. Certes, beaucoup de voies sont des voies de renoncement, comme la voie monastique, et sont parfaitement respectables. Mais le renoncement cache parfois une condamnation ou une fuite du monde. Bien qu'on puisse en trouver des prémisses dans la philosophie antique, notamment platonicienne, la culture chrétienne a induit une conception de la sagesse et de la spiritualité qui sépare l'âme du corps, l'ascèse du plaisir, et qui place le salut dans le ciel. Le monde, lui, est le siège de toutes les tentations. Certes, le christianisme est bien plus complexe et ne se réduit pas à ce seul constat. Il n'empêche que cette vision d'une spiritualité détachée du monde, voire dénigrant le monde, n'en a pas moins imprégné les esprits de façon profonde et durable. Or, il est tout à fait possible de concilier spiritualité et participation pleine et entière au monde, comme en témoigne l’enseignement de Swâmi Prajnânpad. 
    p.p. 13 et 14 
    « Spiritualité » “ De quoi s'agit-il” - Emmanuel Desjardins 
    Éditions de La Table Ronde © Paris 2009

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    « L’Art de Voir »  “Lettres à ses disciples”, Swàmi Prajnànpad 
    Éditions L’Originel © 1988

    Le coin du pratiquant « L’Art de Voir » “Lettres à ses disciples” - Citations.pdf

    « Les yeux ouverts »  “Lettres à ses disciples”, Swàmi Prajnànpad 
    Éditions L’Originel © 2014

    Le coin du pratiquant « Les yeux ouverts » “Lettres à ses disciples” - Citations.pdf

    « La Vérité du “bonheur”, Lettres à ses disciples » Swàmi Prajnànpad - Éditions L’Originel © 1990

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    « L’Expérience de l’Unité » “Dialogues avec un disciple” - Swàmi Prajnànpad 
    Éditions L’Originel © 1986

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    « Esprit Zen, esprit neuf », Shunryu Suzuki - Éditions du Seuil (Points) © novembre 1977

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